L'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, était lundi en Mauritanie, au lendemain d'une visite dans les camps de réfugiés sahraouis et cela dans le cadre de sa première tournée régionale depuis sa prise de fonctions. C'est ce qu'a déclaré, hier, le porte-parole de l'organisation des Nations unies, Stéphane Dujarric. «Aujourd'hui, il se trouve à Nouakchott où il rencontrera des responsables mauritaniens et, plus tard cette semaine, il doit se rendre à Alger pour rencontrer des responsables algériens», a déclaré le porte-parole lors de son point-presse quotidien. Dimanche, l'émissaire avait été reçu par le président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, au siège de la Présidence à Chahid El Hafed (Rabouni). Le président Ghali a réaffirmé à l'occasion de cette rencontre la position du Front Polisario en faveur d'une solution juste et équitable pour garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination et à l'indépendance tels qu'ils sont inscrits dans les accords onusiens et africains signés par les deux parties. Lors d'une visite d'un camp de réfugiés sahraouis, Staffan de Mistura s'est retrouvé en présence «d'une vaste foule», a indiqué Stéphane Dujarric. «Il n'a pas vu tout le monde mais n'a certainement pas repéré des enfants-soldats comme certains l'ont rapporté», a-t-il souligné en guise de démenti aux déclarations des sources de propagande du Makhzen. La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un «territoire non autonome» par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis de la RASD qui est un pays membre fondateur de l'Union africaine. Ce vaste territoire désertique au riche sous-sol est situé aux confins du Maroc, de l'Algérie et de la Mauritanie. Rabat, qui occupe illégalement près de 80% de ce territoire, «propose» un plan d'autonomie sous sa «souveraineté», au mépris des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui soutiennent la légitimité d'un référendum d'autodétermination sous l'égide de la Minurso, tel que prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu mais jamais concrétisé. Pour le Makhzen, la relance des négociations, suspendues depuis 2019, doit s'inscrire dans le cadre de «tables rondes» réunissant le Maroc, le Polisario mais aussi l'Algérie et la Mauritanie. Alger s'oppose catégoriquement à ce scénario qui a déjà prouvé son inefficacité et n'a permis que de faire perdurer l'occupation illégale et l'exploitation injuste des ressources du peuple sahraoui par l'occupant expansionniste marocain. La tournée régionale de l'émissaire onusien -la première depuis son entrée en fonctions en novembre- se déroule dans un contexte aggravé depuis la signature d'un accord militaire entre Rabat et l'entité sioniste. Rappelons que le royaume marocain avait longtemps bloqué les propositions du SG de l'ONU pour la nomination d'un envoyé spécial, y compris celle de Staffan de Mistura, et qu'il a fallu une insistance particulière des Etats-Unis pour l'y contraindre. La visite de De Mistura dans la région a débuté mercredi dernier.