Longtemps confinée dans une léthargie qui ne dit pas son nom, la Bourse d'Alger entend reprendre ses droits en tant que partenaire incontournable dans le marché financier algérien. C'est ce qui ressort en substance de l'intervention du directeur général de cette institution, M.Rahni Makhlouf, lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Ce dernier s'est longuement attardé sur le fameux plan de relance de cette structure jouissant, selon lui, du soutien total des pouvoirs publics. Car, a-t-il argumenté, «les autorités du pays ont désormais pris conscience de la nécessité de développer le système de la Bourse comme un moyen fiable de financement de notre économie». M.Rahni a aussi soulevé le paradoxe qui veut que l'Algérie s'engage dans un ambitieux programme de privatisation au moment même où la Bourse d'Alger, vecteur essentiel de toute démarche de privatisation, se débat dans de sérieux problèmes. Lesquels se traduisent, selon lui, en termes de manque de moyens dont souffre sa structure, de déficit en matière de communication et de culture boursière notamment. Voici, entre autres, les principales causes qui n'ont pas manqué de minimiser le concours de la Bourse d'Alger dans le cadre du financement des transactions économiques. En termes de financement des opérations d'investissement, cette institution gère un portefeuille de 120 milliards de dinars alloués aux entreprises dans le cadre de l'emprunt obligataire. Ce qui représente un apport très limité, laisse entendre le premier responsable de la Bourse d'Alger qui admet que l'activité de cette dernière «a baissé sensiblement». En outre, rappelons que la naissance de la Bourse d'Alger remonte à l'année 1999, au lendemain de l'ouverture du capital de l'hôtel El Aurassi, de Saidal et de l'entreprise Eriad. Certes, la Bourse d'Alger a beaucoup contribué à la réussite de cette démarche, néanmoins force est constater que depuis l'avènement de l'ouverture du capital des trois entreprises sus-évoquées, l'institution de M.Rahni est tombée dans la léthargie. Cependant, et à travers la stratégie mise en place en vue d'une relance effective de la Bourse d'Alger, il semble que l'espoir de voir beaucoup de nos entreprises publiques et privées intégrer cette institution ne manque pas de réalisme. Dans ce même ordre d'idées, M.Rahni a soutenu, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne II, que d'ici la fin de l'année en cours, il est attendu l'accession de quatre entreprises à la Bourse d'Alger. Parmi celles-ci figure, entre autres, la société Air Algérie qui a déjà émis des emprunts obligataires grand public, de même que Algérie Télécom. Ces deux entreprises rejoindront en effet la société Sonelgaz qui, pour rappel, a déjà réussi plusieurs opérations du genre.