«La Cnep va annoncer un autre programme de location-vente en dehors de celui déjà lancé et soutenu par l'Etat. Ce projet permettra la construction de 50 à 70.000 logements», a déclaré Medelci, hier, lors d'une visite effectuée hier, au siège de la Bourse d'Alger. Ce quota de logements, dont le financement sera assuré sur les fonds propres de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance, viendra consolider le programme location-vente lancé par les pouvoirs publics dans le cadre du plan de relance économique. La formule en question, qui a connu un grand succès auprès de larges couches de la société, semble présenter tous les critères d'un produit économiquement viable. L'initiative de la Cnep aura le double avantage d'aider à la résorption de la crise du logement, tout en permettant à la Caisse d'engranger l'argent de l'épargne des citoyens. C'est justement dans la perspective de drainer des sources de financement autres que les hydrocarbures, que le ministre des Finances a rendu visite hier à la Bourse d'Alger. Pour lui l'argent nécessaire à l'intervention de l'Etat dans le secteur économique existe et il est dans les institutions financières. L'enjeu est donc de déterminer le rôle du citoyen dans l'économie de marché et de susciter l'envie d'entrer en Bourse. A ce propos le ministre des Finances a signalé que le développement du marché des capitaux passe d'abord par la multiplication des opérateurs éligibles à la Bourse. L'Etat, a-t-il dit, doit créer des mécanismes incitatifs à même de faire venir des acteurs compétents. Dans le même sillage, il a annoncé que la loi de finances 2003 sera essentiellement axée sur le parachèvement des réformes fiscales et particulièrement sur la fiscalité de l'épargne. «Cette loi doit nous amener, en tant qu'accompagnateur, à inciter les citoyens et à permettre à un maximum de travailler avec les institutions financières.» La stratégie de l'épargne a déjà porté ses fruits, indique le ministre. Ainsi, dans le cadre de l'opération location-vente, «la Cnep va annoncer un autre programme de location-vente en dehors de celui déjà lancé et soutenu par l'Etat. Ce projet permettra la construction de 50 à 70.000 logements». Mais il n'en demeure pas moins que la première institution financière, censée drainer de l'argent, la Bourse en l'occurrence, demeure au stade embryonnaire après deux années d'existence. Les entreprises algériennes, publiques et privées, si elles ne s'orientent pas vers le partenariat, la formule d'ouverture la plus privilégiée jusque-là, campèrent sur leur position en attendant le sort des quatre entreprises déjà cotése en Bourse (Saïdal, Eriad-Sétif, El-Aurassi et Sonatrach). Pourtant, comme l'a expliqué M.Sadmi lors de la présentation de son institution au ministre, la Bourse est un instrument de privatisation parmi tant d'autres. «C'est peut-être le plus sûr, car il présente l'avantage d'être un cadre organisé et permet la diffusion du capital sur un large public». Toujours à propos de l'instauration d'une culture de l'épargne, M.Medelci a évoqué la réforme bancaire qui consiste, selon lui, à avoir un système de gestion performant. Aussi les mesures concernant la monnaie, le crédit et la recapitalisation, prises dernièrement s'inscrivent-elles dans ce sens. En outre, «l'amélioration et la modernisation du système de paiement sont une base incontournable», a souligné le ministre. S'agissant du partenariat, il dira qu'une fois les banques stabilisées, on doit penser à y aller. Il a annoncé alors une opération de jumelage entre des banques algériennes et européennes. «Nous allons solliciter, par voie de concurrence, trois banques européennes face à trois banques algériennes, au même titre que deux compagnies d'Assurances algériennes et deux européennes». Il faut signaler également que, outre le rééquilibrage et le partenariat, une autre solution s'offre aux banques à savoir l'ouverture de leur capital pour une éventuelle entrée en Bourse. Une solution que le ministre des Finances a promis étudier plus sérieusement.