Le camp français de Barkhane à Gao, dans le Nord du Mali, a été ciblé par des tirs de mortier, samedi après-midi, a déclaré une source militaire française. Cette source a fait état de tirs «indirects» attribués à de présumés terroristes. Aucun bilan n'a été communiqué pour l'instant. Cette attaque survient alors que la réorganisation de la présence militaire française au Mali est en cours avec la fin programmée de l'opération Barkhane au terme de près de neuf ans de présence au Sahel. Ce plan prévoit une réduction des effectifs au Sahel, de 5.000 actuellement, à 2.500/3.000 d'ici 2023. La France a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire en quittant ses trois bases les plus septentrionales au Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka. Dans cette région dite des trois- frontières, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, les terroristes continuent d'exercer leur pouvoir de nuisance et de harcèlement. En décembre, des tirs de mortier avaient déjà été signalés - sans faire de victime - sur les bases de Gao et Ménaka. Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, qui se sont ensuite propagées aux pays voisins. Le pays sahélien fait également face depuis mi-janvier à de lourdes sanctions de l'organisation régionale ouest-africaine Cédéao, contre le projet des autorités militaires de transition de continuer à gouverner pendant plusieurs années, et l'engagement révoqué d'organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays. Le colonel Assimi Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d'Etat en août 2020, a été investi président «de la transition» à la suite d'un second en mai 2021. Par ailleurs, un militaire français a été tué dans l'attaque au mortier du camp militaire de l'opération Barkhane à Gao, a annoncé l'Elysée, hier. Un communiqué fait part de la «très vive émotion» du président Emmanuel Macron à l'annonce de la mort d'un brigadier du 54e régiment d'artillerie de Hyères, et «confirme la détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme dans la région, aux côtés de ses partenaires». Le soldat décédé est le 53e militaire français tué au combat au Sahel depuis 2013. Neuf autres soldats français ont été «légèrement blessés» dans l'attaque mais «leur état n'inspire aucune inquiétude», a précisé l'état-major des Armées dans un communiqué. L'armée française a «engagé immédiatement des hélicoptères de recherche et d'attaque pour intercepter et neutraliser les assaillants», a indiqué le porte-parole de l'état-major français. Ils ont été neutralisés, a-t-il dit, sans plus de détails. L'attaque est survenue dans une zone fréquentée par les terroristes du GSIM (ou JNIM, nébuleuse terroriste affiliée à Al-Qaïda). La force Barkhane, présente depuis 2014 au Mali et dont la mission est étendue au Sahel, est au coeur d'enjeux politiques bilatéraux majeurs, avec en toile de fond la réorganisation de la présence militaire française dans le pays.