Près de 34 grandes entreprises britanniques explorent le marché algérien. La délégation britannique, Scottish Development International (SDI), effectuera, dès samedi, une visite commerciale écossaise de quatre jours en Algérie. Neuf sociétés et organisations participeront à cet événement. L'investissement direct est l'un des objectifs de cette mission qui projette également plusieurs formes d'engagement comme le joint-venture et le partenariat. Les domaines visés sont l'éducation et la formation puisque le développement des ressources humaines et le transfert de la technologie jouissent d'un intérêt particulier en Algérie et en Ecosse. «Il y a de grandes entreprises britanniques qui manifestent leurs intérêts au marché algérien», a déclaré, hier, le chef de la section commerciale de l'ambassade britannique en Algérie, Shikha Tiwari, lors d'une conférence de presse animée, à cette occasion, à l'hôtel Hilton. Elle a cité comme exemple British Gaz, British Télécoms et Shell qui sont en train d'explorer le marché algérien. Selon la représentante de l'ambassade, 34 grandes entreprises parmi les 100 listées à la bourse de Londres sont en contact avec leurs homologues algériens. Les investissements britanniques en Algérie ont atteint les 6 milliards de livres sterling. «Nous comptons doubler ce chiffre pour les trois années à venir», a tenu à indiquer Mme Tiwari. Les Britanniques montrent également un très grand intérêt à la privatisation dans notre pays, selon la représentante de l'ambassade. Les domaines visés sont entre autres les ressources en eau, la télécommunication et les finances. D'ailleurs, des représentants de l'une des plus grandes banques britanniques sont en train d'explorer le marché financier algérien. La visite de la SDI, qui a été précédée par celle du Lord Mayor de la Cité de Londres en janvier dernier, promet de donner un nouveau souffle aux relations bilatérales et d'impulser une nouvelle dynamique aux échanges économiques entre les deux pays. Les importants investissements que compte consentir l'Etat pour appuyer la relance économique (60 milliards de dollars en cinq ans) semblent être aussi un autre argument de poids qui a décidé les Britanniques à reconsidérer leur appréciation concernant le marché national et à penser étoffer les échanges commerciaux hors hydrocarbures entre les deux pays. En 2004, les exportations britanniques en direction de l'Algérie n'ont pas dépassé les 167,5 millions de livres sterling. Durant la même période, la Grande-Bretagne a importé d'Algérie pour l'équivalent de 376,1 millions de livres sterling. En 2005, les exportations britanniques vers notre pays sont évaluées à 145,1 millions de livres sterling alors que les ventes de l'Algérie vers la Grande Bretagne ont atteint 465 millions de livres sterling. La faiblesse actuelle des échanges commerciaux algéro-britanniques et des investissements directs britanniques en Algérie, hors hydrocarbures, ne doit cependant pas occulter le fait que la Grande-Bretagne a multiplié ces dernières années, les initiatives pour «normaliser» ses relations avec Alger et inciter les hommes d'affaires britanniques à venir investir. Ces initiatives se sont traduites, notamment, dans le lancement de la coopération dans le domaine de la formation et la reprise des dessertes régulières de la British Airways. Le retour de cette compagnie aérienne a été d'ailleurs présenté comme un «signal fort» de la présence de la Grande-Bretagne en Algérie.