Leur arrivée sur le marché algérien intervient suite à une phase d'observation et de prospection. Les Anglo-Saxons ne lâchent pas prise. Les Britanniques passent à l'offensive. Leur arrivée à Alger succède à celle du Medef dont le déplacement a été différemment apprécié par les milieux économiques et politiques algériens. Une quarantaine d'hommes d'affaires du Royaume seront à Alger les 27 et 28 février prochains. L'occasion sera l'organisation du premier forum des Top managers algéro-britanniques, pendant deux jours, à l'hôtel Hilton, sous le patronage du président de la République. L'initiative a été prise par le périodique First Magazine, particulièrement spécialisé dans l'organisation des forums, et un véritable relais des milieux d'affaires anglais. Le partenaire algérien sera Nord-Sud Ventures (NSV), un cabinet d'expertise privé. La délégation britannique sera composée de sociétés écossaises spécialisées dans le pétrole et le gaz, de sociétés qui activent dans les secteurs de l'eau, des produits pharmaceutiques, des banques, des assureurs et réassureurs, de plusieurs agences de tourisme et surtout des sociétés spécialisées dans les nouvelles technologies de la défense. Le premier jour de ce forum sera consacré aux entrevues one to one (en tête-à-tête) et le second jour pour des visites sur le terrain. Aussi, apprend-t-on des organisateurs qu'une délégation se rendra à Hassi Messaoud «sur invitation de la Sonatrach» et qu'une autre ralliera la wilaya d'Oran pour «inspecter la zone industrielle de cette région». Immédiatement après la fin de ce forum, le conseil d'affaires algéro-britannique sera créé sous la dénomination de «Abbc», une sorte de club privé avec ses propres statuts et qui aura pour siège l'hôtel Hilton. Toutes les entreprises qui sponsorisent le forum feront d'office partie de ce club, précisent les organisateurs. L'objectif de cette rencontre ne se limite pas au cadre des affaires. Il vise à créer un réel lobby qui servira, entre autres, d'appui au prochain sommet du G8 qui sera présidé par la Grande-Bretagne et dont une grande partie de son ordre du jour sera consacrée à l'Afrique. L'arrivée des Britanniques dans le marché algérien intervient suite à une phase d'observation et une autre de prospection. Le signal d'une reconsidération de la situation algérienne a été d'abord donné par le retour de la compagnie aérienne British Airways au début de l'année 2004. Il s'ensuivit, depuis, une phase approfondie de prospection des opportunités du marché algérien. En janvier dernier, la ministre d'Etat britannique déléguée au Foreign Office, chargée du Proche-Orient et de la Sécurité internationale, Mme Elizabeth Symons, s'était déplacée à Alger. Une visite destinée à «renforcer» les relations algéro-britanniques et à «impulser» une nouvelle dynamique aux échanges entre les deux pays. Accompagné d'une délégation parlementaire de son pays, le président de la commission des relations extérieures de la Chambre des Communes britannique, M. Donald Anderson, s'est rendu à Alger la semaine dernière. «Il y a une nouvelle prise de conscience en Grande-Bretagne de l'importance de la coopération avec l'Algérie dans des domaines spécifiques, où des avancées peuvent être réalisées, et c'est ce qui est encourageant pour nous», a-t-il déclaré à l'issue de son entrevue avec le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni.