Une source sûre, proche du syndicat français de l'aviation, a appris à L'Expression que la compagnie aérienne Air France envisage de reprendre ses dessertes sur l'Algérie à l'horizon mars 2003, au plus tard. Les aspects techniques seront discutés, dit-on de mêmes sources, dans les prochains jours. Jean-Claude Gayssot, ministre des Transports français, en visite en Algérie, le 2 février prochain, aura pour mission de déblayer le terrain avec son homologue algérien pour concrétiser le retour du pavillon français. Gayssot voyagera dans un vol d'Air Lib, ce qui, en soi, passe pour être un signal politique fort. L'entêtement des autorités de l'Hexagone n'a plus sa raison d'être pour des considérations devenues très évidentes depuis les attentats du 11 septembre. La première est le fait que le marché que représente la ligne Alger-Paris, resté trop longtemps inexploité, est très important. Le chiffre d'affaires représente environ un milliard cinq cents millions de dollars par an. En 8 ans d'absence, Air France a perdu sa part de ce marché juteux, dont le volume ne laisserait aucune compagnie aérienne indifférente par les temps qui courent. En effet, tous les transporteurs aériens ont subi de plein fouet les conséquences des attentats contre les Twin Towers. Bien que la compagnie de l'Etat français ne soit pas aussi touchée que Swissair ou Sabena, il n'en demeure pas moins que les craintes d'éventuelles compressions persistent et semblent peser plus lourds que l'agitation de l'association SOS-Attentats, l'un des obstacles les plus acharnés au retour d'Air France en Algérie. Selon nos sources, les pressions exercées par le syndicat français de l'aviation pour la reprise des liaisons aériennes entre Paris et Alger sont en train de porter leurs fruits. Air Lib en est l'un des résultats. Par ailleurs, La réanimation de la compagnie Air Lib, au bord de la faillite, ne relève pas uniquement de l'aspect social. Sa liquidation entraîne une situation de monopole en faveur de la compagnie étatique Air France. Selon des sources proches d'Air France, pareille situation obligera la France à ouvrir le marché du transport aérien aux compagnies Low-Cost, réputées pour leurs bas prix. En fait, «la survie d'Air Lib sert, en réalité, les intérêts d'Air France en évitant à l'Etat français de se résoudre à opter pour la seconde solution risquée» indiquent nos sources. Cet impératif rend les aéroports algériens «parmi les plus sécurisés au monde», comme l'a souligné le P-DG d'Air Lib qui, en débarquant de l'avion, a déclaré que «les aéroports algériens sont les plus sûrs au monde.» Par ailleurs, l'arrivée d'Air Littoral annoncé avant-hier, est un indice supplémentaire qui plaide pour le retour, à terme, d'Air France, estiment les spécialistes du domaine aéronautique. Enfin, la situation du transport aérien après les attentats du 11 septembre, la pression du syndicat et le paraphe des accords d'association Algérie-UE constituent autant de facteurs annonciateurs du pavillon français.