Plus de 27000 élus locaux élirons, aujourd'hui, les 68 membres du Conseil de la nation. Quelque 475 candidats issus de 22 partis et listes indépendantes, prennent part aux élections de renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation, ainsi que l'élection des membres du Conseil de la nation pour les nouvelles wilayas prévues. La répartition des forces politiques a peu de risques d'être bouleversée. Le FLN, le RND et le front El-Moustakbel sortis victorieux du double scrutin de renouvellement des Assemblées populaires communales (APC) et celles des wilayas (APW), partent favoris à cette élection. Si, peu de partis siègent actuellement au Sénat, en revanche, le renouvellement partiel déboucherait, fort probablement, sur une chambre en patchwork. La direction du FLN, a promis de rafler la mise pour confirmer sa domination au niveau de la chambre haute du Parlement. Outre la régénération du FLN, le RND qui est arrivé sur la deuxième marche du podium à l'issue des élections locales, aspire pour sa part à renforcer sa position au Conseil de la nation. Le Front El Moustakbel qui siège déjà au Sénat, ambitionne d'améliorer son score. Le FFS, dont 2 sur 4 de ses sénateurs sont concernés par le renouvellement, est d'ores et déjà sûr de remporter 3 sièges pourvus à Tizi Ouzou, Béjaïa et Alger. Pour cause, ce renouvellement passera avant tout par des tractations en coulisses. Grâce à une alliance (donnant-donnant) tissée avec le FLN, comme à l'accoutumée, le FFS est sûr de remporter pour la 1ère fois le siège de la capitale. Sachant que le FLN-dont le candidat à cette course électorale a été écarté par l' Anie- n'a pas pu remplacer son candidat. De même, le vieux parti de l'opposition bénéficiera également des voix du RND. Les deux partis islamistes ont eux aussi les yeux rivés sur cette échéance. Le MSP et le mouvement Ennahdha, qui prennent part à toutes les occasions électorales offertes, aspirent eux aussi à décrocher des sièges au Conseil de la nation. Pour leur part, les indépendants présentent un nombre important de candidats. La question de savoir qui sortira majoritaire de ce scrutin n'est vraiment pas l'enjeu principal de ce rendez-vous électoral. Le poste de 2e homme de l'Etat, concerné par ce renouvellement, n'est jamais revenu au FLN qui le réclamait avec force. La règle est que celui qui présidera à cette chambre devra bénéficier de la confiance du chef de l'Etat. Le seul enjeu est la participation à ce rendez-vous, ultime étape marquant le parachèvement du processus électoral. Le tiers présidentiel sera aussi concerné par le changement. La Présidence sera appelée à désigner dans les prochains jours de nouveaux sénateurs pour remplacer ceux dont le mandat de 6 ans est arrivé à terme. Par ailleurs, l'Anie a rejeté 43 dossiers de candidature pour des soupçons de «l'argent sale». Dans cette élection de «sauve- qui- peut», plusieurs candidats ont fait faux bond à leurs partis, en se présentant à titre d'indépendants. Ces cas d'indiscipline ont été recensés, notamment au FLN et RND. Il est à noter que les résultats définitifs devront être proclamés par la Cour constitutionnelle et les nouveaux élus seront installés, lors d'une cérémonie officielle. Pour rappel, 34 autres membres seront nommés par le chef de l'Etat (10 nouveaux membres et 24 à renouveler). Un total de 102 sièges seront ainsi pourvus.