Prévues à la fin du mois en cours, les sénatoriales seront reportées à une date ultérieure. Pour cause, le collège électoral n'a pas encore été convoqué par le chef de l'Etat. Dans ce contexte, l'article 219 de la loi organique, portant régime électoral stipule que «le collège électoral est convoqué, par décret présidentiel, 45 jours avant la date du scrutin». Or, l'installation de la majorité des assemblées locales n'interviendra pas avant la fin de la semaine en cours. Cette opération électorale indirecte qui concerne les élus locaux, en leur qualité de grands électeurs, verra la remise en jeu de 48 sièges, au sein de cette institution comprenant 144 sénateurs. L'échéance à venir qui sera organisée et supervisée pour la 1èrefois par les délégations de l'Anie, pourrait intervenir en janvier ou février prochains. Il est à noter que le quota de sénateurs des 10 nouvelles wilayas, devrait être fixé par décret présidentiel, avant la tenue de cette élection. Les sénatoriales constituent une affaire de tractations en coulisses par excellence. Elles sont un atout principal qui a été mis sur la table à l'occasion des négociations, en prévision des alliances scellées au niveau local. En outre, l'article 217 de la loi électorale, indique que «les 2/3 des membres du Conseil de la nation sont élus pour un mandat d'une durée de 6 ans. Les membres élus sont renouvelés, par moitié, tous les 3 ans». «Les sénateurs sont élus au scrutin plurinominal majoritaire à un tour au niveau de la wilaya, par un collège électoral, composé de l'ensemble des membres de l'APW et ceux des APC», précise l'article 2018 du Code électoral. A la lumière des résultats des élections locales anticipées, le FLN devrait remporter la part du lion, lors de cette élection. La raison en est que le parti de Abou El Fadl Baâdji a obtenu 471 sièges aux APW, avec une majorité absolue dans 12 wilayas. S'ensuivra le RND de Tayeb Zitouni, qui a obtenu 366 sièges aux APW avec une majorité relative dans 10 wilayas. D'autres élus vont se présenter aux sénatoriales au titre des listes indépendantes. L'autre enjeu porte sur le choix des 24 nouveaux mem-bres du Sénat par le président de la République. La révision constitutionnelle de 1996, qui a créé le Conseil de la nation, donne au chef de l'Etat le pouvoir de nommer, de manière discrétionnaire, un tiers des sénateurs, soit 48 membres. À titre de rappel, le dernier renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, qui remonte au 29 décembre 2018 a permis au FLN et au RND de rafler la majorité des 48 sièges mis en jeu. Le FFS avait obtenu les deux sièges de Tizi Ouzou et de Béjaïa. Le Front El Moustakbel qui sera engagé dans cette opération électorale, a également des chances de remporter des sièges au Sénat. Il n'en détient actuellement que deux, à savoir IIlizi et Ghardaïa. Ses chances sont liées au bon score réalisé lors des élections locales. Le MSP, quant à lui, pourra également s'adjuger quelques sièges au Sénat, s'il contracte des alliances pour ce faire. L'autre enjeu du renouvellement des mem-bres du Conseil de la nation réside dans l'identité de celui qui occupera le perchoir du président du Sénat, occupé actuellement par Salah Goudjil. La Constitution prévoit qu'en cas de vacance du pouvoir, en raison d'une maladie grave et durable, de démission ou de décès du chef de l'Etat, l'intérim sera assuré par le président du Conseil de la nation pour une période de 90 jours, le temps d'organiser une élection présidentielle.