Le marché libyen représente une opportunité pour la Compagnie nationale de se redéployer à l'international. Le marché libyen lui ouvre ses portes. Le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mohamed Aoun, a souligné l'importance d'une reprise rapide de l'activité de Sonatrach, en Libye, dans le sillage de l'accord signé à Tripoli, le 10 février, entre l'entreprise pétrolière et la National Oil Corporation (NOC). Le document a été paraphé par le P-DG du groupe, Toufik Hakkar, et le président du conseil d'administration de la NOC, Mustafa Sanalla, en présence de cadres des deux compagnies. Le P-DG de Sonatrach a annoncé à cette occasion que le volume des investissements de l'Entreprise nationale en matière d'exploration, en Libye, avoisinera prochainement les 200 millions de dollars, contre 150 millions de dollars actuellement. «Sonatrach respecte ses contrats en Libye, des contrats à travers lesquels nous voulons parachever nos engagements contractuels et examiner les voies à même de développer les champs explorés dans les plus brefs délais», a déclaré Toufik Hakkar lors d'une conférence de presse, animée conjointement avec le président du CA de la National Oil Corporation (NOC), au terme de la signature du protocole d'accord entre les deux parties. Quels sont les points qui ont été abordés? «Cette occasion a permis de passer en revue les capacités et les expertises des filiales relevant de Sonatrach en matière de prestations pétrolières, dans toutes les étapes des opérations pétrolières, à savoir la géophysique, l'exploration, le forage des puits, la maintenance, la construction, les installations et la formation des compétences», a indiqué le successeur de Kamel Eddine Chikhi. Plusieurs questions détaillées sur le retour de Sonatrach à son secteur d'exploration dans le bassin de Ghadamès, sur les moyens de développer les relations entre les deux parties et de démarrer la production, en particulier à la faveur des nombreux atouts de la région de Hamada et à la lumière de la demande mondiale croissante d'énergie, notamment de gaz, a déclaré de son côté le président du conseil d'administration de la National Oil Corporation, Mustafa Sanalla. Le retour de Sonatrach en Libye, pour la reprise de son activité, est nécessaire, avait déclaré, jeudi dernier, le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, dans un entretien accordé à l'agence de presse russe Sputnik précisant que le groupe pétrolier algérien dispose de champs d'exploration dans l'ouest libyen, où il a réalisé des forages. Dans ce contexte, le ministre libyen a relevé l'importance d'une reprise rapide de l'activité de la compagnie algérienne en Libye qui compte porter le volume de sa production à environ 1,5 million de barils par jour en 2022-2023. Il faut rappeler que les activités de Sonatrach en Libye étaient suspendues depuis le début de la crise dans ce pays, en 2011. La Libye s'apprête à entamer sa phase de reconstruction. Après une décennie d'instabilité politique, de violences, qui l'ont plongée dans le chaos, depuis la chute de l'ex-guide de l'ex-Jamahiriya, Mouammar El Gueddafi, tué le 20 octobre 2011 dans la région de Syrte. Ce pays pivot du Maghreb commence à voir le bout du tunnel. L'Algérie, qui a joué un rôle majeur dans cette paix retrouvée, ne doit pas s'attendre à être «servie» en priorité. Américains, Turcs, Russes, Italiens, Français... sont déjà sur les rangs. Les opérations de lobbyings ont débuté. Les appétits s'aiguisent. Il va falloir certainement jouer des coudes pour arracher des parts de ce marché, qui représenterait 100 milliards de dollars, selon une estimation de la Banque mondiale, mais devrait largement les dépasser, selon de nombreux experts. Une opportunité pour la Compagnie nationale des hydrocarbures, qui aura un rôle à jouer dans la reconstruction des structures pétrolières, fortement endommagées par des années de guerre civile. L'occasion lui est offerte sur un plateau d'argent.