Après le «cessez-le-feu permanent» avec «effet immédiat» signé en mois d'octobre dernier et la levée, par la société nationale libyenne de pétrole, «Libyan National Oil Corporation, NOC», de l'état de force majeure sur toutes les installations pétrolières du pays et la reprise progressive de ses activités, la production libyenne a rebondi. Elle a atteint 1,3 million de barils par jour. Depuis 2020, la production pétrolière libyenne retrouve des couleurs et les responsables du secteur visent, désormais, une reprise soutenue des investissements dans ce domaine dans l'objectif d'atteindre les niveaux de production d'avant-guerre, soit 1,6 million barils par jour et renouer avec les principaux partenaires dont la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach. Cette dernière négocie déjà son éventuel retour en Libye, après une décennie d'absence , suite à la dégradation des conditions sécuritaires dans le pays en 2011. Ce que souhaite aussi le président du conseil d'administration de la NOC, Mustafa Abdellah Sanallah, qui a appelé, lors d'une rencontre, mardi dernier à Alger, avec le Président-directeur général du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, «à contribuer à la reconstruction et à l'entretien des champs et des ports pétroliers et des programmes de forage en Libye», selon le communiqué de la Sonatrach. Pour rappel, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a dû interrompre ses exportations d'or noir après la détérioration des conditions sécuritaires dans le pays qui ont endommagé et détruits plusieurs champs pétroliers. Elle a, ainsi, décrété l'état de force majeure sur l'un des principaux terminaux pétroliers du pays, ce qui a affecté la production et les revenus en devises du pays entré dans une crise financière sans précédent. Une situation cataclysmique qui a poussé les compagnies pétrolières étrangères à déserter les champs pétroliers et abandonné leurs programmes, le temps de régler la crise libyenne. La Sonatrach, quant à elle, certes elle a suspendu ses activités, mais elle n'a pas quitté la Libye, selon les déclarations faites par l'ancien Président-directeur général (P-dg) du groupe, Abdelmoumen Ould Kaddour qui a affirmé, en 2017, que «la Sonatrach n'a pas quitté la Libye, malgré les circonstances sécuritaires que connaît ce pays voisin», assurant que «l'entreprise a toujours un appareil de forage sur place et nous voulons continuer à être en Libye». En janvier 2018, la compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) et la Sonatrach signent, à Alger, «un accord-cadre pour le renforcement de leur coopération dans la gestion des gisements frontaliers d'hydrocarbures». Ledit accord porte essentiellement sur l'actualisation d'une étude datant de 2006 sur les deux gisements frontaliers Alrar et Wafa». En 2020, les deux parties entament des discussions pour un éventuel retour de la Sonatrach en Libye et la poursuite de ses activités qu'elle avait suspendues en 2011, à rappeler, que juste avant sa mise en veilleuse, elle a réalisé une découverte du pétrole dans le bassin de Ghadames au Sud-Ouest de Tripoli. Une zone ravagée par les combats armés. Dix ans après, la Sonatrach examine avec la NOC «la possibilité de reprendre ses activités en Libye, en parachevant ses engagements contractuelles dans les zones contractantes 065 et 96/95 (bassin de Ghadames), notamment après l'amélioration encourageante de la situation sécuritaire et de sa stabilité», a rapporté un communiqué de la NOC. La Sonatrach a déjà fixé ses conditions de retour. Assurer la sécurité des employés de la Sonatrach et sécuriser ses installations en Libye. La NOC veut offrir toutes les garanties nécessaires pour revitaliser ce partenariat. Avec l'annonce du cessez-le-feu permanent en octobre dernier, la Libye tente de se reconstruire économiquement et de se stabiliser politiquement. La NOC, optimiste, part à la reconquête de ses partenaires et voisins pour remettre son secteur sur les rails. Elle compte sur l'expérience et la compétence de la Sonatrach pour l'aider dans ce projet. Les deux pays ont discuté, lors de leur récente rencontre sur «la mise en place de programmes de jumelage pour le forage et l'entretien des puits» et convenu de «la création de commissions mixtes et de signer des mémorandums d'entente», selon un communiqué de la NOC.