La compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach envisage une reprise de ses activités en Libye. La question a, en effet, été évoquée par les responsables algériens et libyens, mardi, lors d'une rencontre entre le P-DG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et le CEO de la compagnie pétrolière nationale libyenne (National Oil Corporation Libye), Mustafa Abdulla Sanalla. Au cours de cette rencontre, la question de la reprise des activités de Sonatrach en Libye a été évoquée, selon un communiqué de Sonatrach, ajoutant que plusieurs autres axes de coopération ont été passés en revue, notamment les activités d'exploration et de production, les services pétroliers et la formation. Implantée en Libye depuis 2005, Sonatrach a développé via sa filiale Sipex trois blocs situés dans le bassin de Ghadamès. Un bloc situé dans le sud-ouest de Tripoli est exploité conjointement avec la compagnie libyenne NOC. Les deux compagnies sont liées par un contrat d'association de type EPSA, établi sous le régime de partage de production. Sonatrach détient 25% de parts dans ce contrat, les 75% restants revenant à la compagnie libyenne. Sonatrach a investi 750 millions de dollars dans ce projet. Les deux autres blocs situés dans la région de Zenten dans le Sud-Ouest, près de la frontière algéro-libyenne sont exploités avec des compagnies indiennes. Rappelons que Sonatrach s'est retirée de Libye en 2011 en raison du conflit très violent qui a déstabilisé la vie économique du pays notamment dans le domaine pétrolier. En juillet 2012, l'entreprise était revenue sur place jugeant que la situation avait repris le chemin de la normalité. Mais ce n'était que pour une courte durée, vu que deux années après (2014), Sonatrach a été obligée, une nouvelle fois, de stopper ses activités en Libye et rapatrier ses employés algériens. Le groupe avait, certes, suspendu ses activités en Libye, mais elle a, toutefois, continué à travailler avec la compagnie pétrolière libyenne. En janvier 2018, les deux parties ont signé un accord-cadre pour le renforcement de la coopération dans la gestion des gisements frontaliers d'hydrocarbures. L'accord concerne le développement des champs Al-Wafa (Libye) et Al-Rar (Algérie) et l'établissement d'un plan d'exploitation optimum pour ces deux gisements. Lors de la rencontre de mardi, les deux parties ont affiché leur ambition de reprendre les travaux d'exploration. Il faut dire que les pourparlers entre les responsables algériens et libyens pour un éventuel retour des travaux d'exploration de Sonatrach en Libye ne se sont jamais arrêtés. Si ce retour est envisageable dans un avenir proche, certaines conditions sont, néanmoins, exigées. La plus importante est celle de la sécurité des équipements et des employés de la compagnie nationale. Le gouvernement libyen devra se porter garant de la sécurisation des sites exploités par l'entreprise algérienne. Le retour de Sonatrach en territoire libyen est aussi conditionné par la rentabilité des projets surtout dans le contexte actuel du marché.