La société civile a son mot à dire dans l'édification de l'Algérie nouvelle, celle que nous ont laissé en gestation ceux qui ont fait don de leur vie pour la sortir d'une tragique nuit coloniale laquelle aura duré plus de 130 années. Plus que cela, sans elle, cela restera un slogan creux. Un rêve tant caressé qui se serait évaporé dans les nimbes de discours populistes de circonstance. La volonté de tourner cette page est attestée. Il sera cependant ardu de convaincre des citoyens qui ont supporté une chape de plomb «dévastatrice» au lendemain de l'indépendance, avant qu'ils ne tracent les sillons du multipartisme et de la liberté d'expression, tout en subissant les affres d'une bureaucratie ravageuse tentaculaire et traumatisante qui a gangrené les institutions de la République, paralysé des projets économiques et ralenti, par conséquent, le développement du pays encore aujourd'hui. Des séquelles qui ne s'effaceront pas par des discours ou des déclarations, fussent-ils les plus sincères. Ce n'est certainement pas pour autant qu'il faut être défaitiste et baisser les bras. L'Observatoire national de la société civile sera le porte-voix de cet exaltant dessein de porte-parole. Un organe qui a vu le jour par le biais d'un décret présidentiel signé le 12 avril 2021. Un projet qui tient à coeur au chef de l'Etat lequel avait ordonné, lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, tenue le 21 mars dernier, de procéder à l'installation immédiate de l'Observatoire national de la société civile. «Un des piliers les plus importants du changement devant permettre aux différentes forces de la société de s'organiser et d'exprimer leurs préoccupations et leurs propositions, en vue de promouvoir la contribution de la société civile à la gestion des affaires publiques», avait souligné Abdelmadjid Tebboune qui a installé le 29 décembre 2021, le président et les membres de cette nouvelle instance laquelle sera qualifiée de «force de proposition» et de «partenaire actif». «L'Algérie figure parmi les premiers pays à avoir créé un organe constitutionnel pour la promotion de la société civile pour en faire un partenaire actif qui contribue à la gestion des affaires publiques, à la préparation des politiques publiques et contribue également, en tant que force, à la proposition de projets des textes législatifs et réglementaires», a déclaré, le 12 février 2022, le premier président de l'Observatoire national de la société civile (Onsc), lors de l'ouverture des travaux de la 1ère session du conseil de l'Observatoire national, de la société civile qui s'est tenue à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration d'Alger (Eshra) d'Aïn Benian. L'Oncs a pour objectif de «consacrer les valeurs du nationalisme et de la citoyenneté contribuer à la concrétisation des objectifs de développement national et à la préservation de l'unité nationale et de la cohésion sociale», a ajouté Abderrahmane Hamzaoui. L'événement a été rehaussé par la présence de conseillers du président de la République Abdelmadjid Tebboune ainsi que des membres de son gouvernement. «Une première étape dans le parcours de cet organe qui sera un cadre rassembleur du mouvement associatif, toutes composantes et spécialités confondues, qui permettra de débattre des voies de développement de la performance du mouvement associatif et de cerner les défis et les obstacles auxquels il fait face pour proposer les solutions et les alternatives», a souligné Abderrahmane Hamzaoui. Sa mission ne sera pas une simple sinécure mais son expérience au sein des Scouts musulmans algériens, dont il fut le commandant général, devrait lui être utile pour la mener à bon port.