Les opérations d'indemnisation des apiculteurs touchés par les incendies de juillet et août derniers se poursuivent à travers les communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Hier, ce sont quelque 11 000 ruches qui ont été distribuées au profit des professionnels de cette filière qui a été l'une des plus impactées par ce sinistre. Situées dans les forêts, les ruches d'abeilles ont été exposées, plus que pour toute autre filière agricole, selon les agriculteurs eux-mêmes. En effet, ces derniers témoignent que même si les ruches n'ont pas été touchées par les feux, il n'en demeure pas moins que les pertes sont grandes, étant donné que les essaims ont brûlé ou sont partis ailleurs. Cependant, même si les indemnisations en nature ont été saluées par les apiculteurs, il n'en reste pas moins que ces derniers soulèvent un problème plus sérieux. La présence de ruches ne signifie pas l'existence d'essaims. C'est cette étape de remplacement des essaims qui est la plus difficile, affirment les apiculteurs concernés, qui ont expliqué en effet que la reproduction d'essaims est une opération trop compliquée, qui requiert beaucoup de savoir-faire et, à l'évidence, plus de moyens. Les éleveurs d'abeilles, qui ont bien accueilli les abris pour ces insectes, pensent à présent à la prochaine étape, qui est de remplacer l'essaim par un, tout nouveau. Une étape à laquelle les pouvoirs publics assurent travailler pour une bonne prise en charge via des moyens techniques et financiers au bénéfice des apiculteurs. Cette étape fait savoir que les éleveurs concernés vont prendre plus de temps car, expliquent-ils, les choses ne sont pas si simples. Pour sédentariser un essaim, il faut une grande habileté. Mais ce ne sont pas tous les apiculteurs qui maîtrisent ces techniques. D'où, estiment-ils, un accompagnement technique est plus que recommandé. Il va falloir également aller à la recherche d'essaims adaptés à la nature locale, afin de les introduire dans les ruchers. Par ailleurs, en plus de cet objectif très faisable, avec l'accompagnement des services concernés, les éleveurs pensent déjà aux meilleurs moyens de réintégrer les marchés du miel. Un produit dont les prix sont déjà très au-dessus des bourses moyennes mais qui risque de connaître une autre hausse. Les apiculteurs prévoient, en effet, une hausse significative des prix à la prochaine récolte qui s'annonce très faible d'ailleurs. En effet, les ruchers ne sont pas complètement renouvelés, causant ainsi une baisse drastique de la production locale. Une baisse qui engendrera une rareté et par voie de conséquence, une hausse des prix. Enfin, il convient de noter que les dégâts ont touché l'un des plus importants ruchers du pays, car Tizi Ouzou et Blida figurent parmi les plus grandes surfaces occupées par cette filière. Aussi, l'impact ne sera pas visible uniquement sur la production locale mais plutôt sur toute la production nationale, qui sera en baisse.