Le vitrail n'a plus de secret pour cette magicienne qui sait transformer un simple petit objet en une oeuvre d'art. Nadine Aït Djebbara est une artiste. Elle travaille le verre comme personne. Du moins en Algérie, rares sont ceux qui ont la maîtrise de sa passion. Pourtant, autodidacte, elle confie consacrer beaucoup de temps et de patience pour ce nouveau métier artistique qu'elle exerce depuis 4 à 5 ans. Et pourtant, au début, c'était juste une façon pour faire des cadeaux aux amis. L'envie lui a pris, nous confie-t-elle pour l'anecdote, il y a de cela 4 ans. Elle s'était mise à repeindre les carreaux de l'appartement dans lequel elle vivait. En le quittant, le proprio était aux anges!! Il y avait de quoi! Madame Nadine Zaouche transforme chaque bout de verre en une véritable pièce d'oeuvre d'art. L'artiste se plaît aussi à retravailler les miroirs, à l'aide de peinture et cernes pour cloisonner les motifs qu'elle dessine. Une idée lui vient et, hop! c'est parti de minuit jusqu'à 3 heures du matin, notamment. Des miroirs, il y a en de toutes les formes et de toutes les couleurs. Pour ce faire, elle avoue être passée par des étapes. La première vague correspondait à la peinture sur des petits carreaux de miroir. Aujourd'hui, c'est place aux grands espaces. «Autant m'éclater sur de grandes surfaces!», dit-elle. Nadine, elle, se laisse volontiers guider par son imagination fertile et intarissable qui la pousse à la création. Inlassablement. C'est qu'elle s'amuse comme une petite fille! Les petits objets, à l'instar des tasses de café, des petits bibelots en verre, des vases ou encore des cendriers n'ont plus de secret pour ses jolies mains de maman. Un simple verre thé blanc transparent et le revoilà, cerné de signes or, ou une autre couleur chatoyante. Rouge, bleu, violet. Tout comme ces beaux miroirs. Et d'acquiescer: «Je suis une inconditionnelle amoureuse des métiers d'art. J'aime tout ce qui est manuel. Cela veut dire que si demain je pouvais faire éventuellement un stage de ferronnière, que cela ne me dérangerait pas. Pourvu que je touche». En effet, Nadine a su, très tôt, qu'elle n'était pas faite pour les études, seuls les arts comptaient pour elle, cette touche-à-tout, a, petite, appris à jouer du violon et de la mandoline au sein de l'association de musique andalouse El Mossilia, puis ce fut le tour de la couture...et d'indiquer: «L'envie de peindre sur du verre m'est venue à travers les voyages que j'effectuais. J'étais frappée par la beauté des vitraux au sein des cathédrales, des églises...». Consciente de la cherté de ses oeuvres - cela peut aller de 5000 DA à 48.000 DA -Nadine fait remarquer que là où elle travaille, c'est-à-dire en son atelier du vitrail sis à la cité DNC, bâtiment H, Hydra (Alger), c'est nettement moins cher. Cette cherté, elle l'explique par le coût onéreux du matériel qu'elle utilise et le temps qu'elle passe pour achever une oeuvre qui lui convient. Nadine n'omet pas de souligner qu'elle est à la recherche d'un bon souffleur de verre ainsi que d'un bon ferronnier. Enfin, son souhait le plus cher reste, aujourd'hui, d'effectuer des stages, ici ou à l'étranger, pour compléter sa formation. Même si, pour notre part, on pense qu'elle n'en pas besoin! Du doigté, elle l'a, assurément. Perfectionniste, même si elle avoue être «une bonne copieuse», Nadine veut encore plus étonner «en créant des pièces qui sortent de l'ordinaire». Une esthéticienne du verre née! Elle exposera prochainement au Palais de la culture du 25 au 29 juin.