Passant récemment au statut de filiale, la base de maintenance d'Air Algérie est en phase de faire l'objet d'un intérêt particulier de la part de l'Etat, en vue de revaloriser les potentialités de ce centre et de le hisser au rang de hub international en matière de maintenance. Il faut dire que depuis sa création cette base n'a cessé de développer ses services et son savoir-faire, à un rythme soutenu, et appuyée par un respect sans faille des normes européennes. Au demeurant, elle représente l'unique centre de maintenance en Afrique à pouvoir faire des interventions, autant routinières que profondes sur tous types d'appareils. C'est dans ce contexte, que le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï, n'a pas manqué lors de sa visite à ce centre de maintenance d'insister sur l'importance de ses capacités, précisant que «la base de maintenance relevant de la compagnie aérienne Air Algérie disposait de tous les moyens humains et matériels lui permettant de devenir un pôle régional et continental, en matière de maintenance aéronautique». À ce titre l'un de ses maillons forts est sans conteste, le banc d'essai pour moteurs, en plus d'une vingtaine d'ateliers, d'un hangar central pouvant accueillir jusqu'à neufs appareils et des aires de stockage pour pièces de rechange. Une force de frappe technologique qui pourrait engendrer un pan économique d'une importance capitale, pour le redressement de la situation de la Compagnie aérienne nationale, qui se débat, depuis quelques années, dans des difficultés financières qui n'en finissent pas, et aggravées par la crise sanitaire, et ce sans parler des impacts positifs qu'ils pourraient avoir sur l'économie nationale. Dans ce sillage, il y a lieu de convenir que la reconnaissance internationale de l'expertise de cette filière, lui confère d'ores et déjà l'aisance de s'engager, avec plusieurs compagnies aériennes, et de s'ouvrir sur des perspectives plus larges. Un atout de départ, qui pourrait jouer le rôle d'accélérateur et confirmer l'essor de cette base de maintenance, en la propulsant sur le marché aéronautique international en tant que valeur stable dans le domaine. Parallèlement, la remise à l'ordre du jour du développement de cette base de maintenance confirme, l'approche économique adoptée et visant à réactiver tous les leviers économiques susceptibles de rompre avec les anciens systèmes et pratiques de gestion qui ont brisé tous les élans d' évolution et de déploiement des capacités algériennes. C'est précisément à travers de telles actions qu'apparaissent les contours d'une nouvelle vision axée sur l'impératif de redonner à l'Algérie les moyens de rebondir économiquement et de renforcer son attractivité. Dans cet ordre d'idées, le P-DG par intérim de la compagnie aérienne, Amine Debaghine Mesraoua, confirme cette orientation et a relevé, lors de son audition, dimanche, par la commission des transports et des télécommunications de l'Assemblée populaire nationale, l'importance du manque à gagner résultant des gestions et des gouvernances du passé, et du préjudice financier qui a suivi, précisant que «cette filiale répond actuellement à tous les besoins nationaux de maintenance d'Air Algérie, de Tassili Airlines et d'autres compagnies privées, mais ambitionne d'élargir son champ d'intervention à l'international. Elle n'est utilisée actuellement qu'à 30-35% de sa capacité, alors qu'elle peut rayonner sur la maintenance de tout le continent africain. C'est dire l'immense opportunité de parts de marché et de développement qui se profile à travers le lancement de cette filiale, à travers l'importance de l'intérêt indispensable que lui portent les pouvoirs publics.