Russes et Ukrainiens sont tombés d'accord, hier matin, pour respecter des cessez-le feu autour d'une série de couloirs humanitaires afin d'évacuer les civils, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Selon elle, Moscou a confirmé son accord pour respecter une trêve de 09h00 à 21h00 locales (07h00 à 19h00 GMT) autour de six zones frappées par les combats: des couloirs ont notamment été définis pour évacuer les civils depuis Energodar vers Zaporojie (sud), de Izioum à Lozova (est) et de Soumy à Poltava (nord-est), où un corridor avait déjà permis l'évacuation de milliers de civils mardi. Plusieurs couloirs doivent également être instaurés pour évacuer vers Kiev les civils depuis plusieurs villes violemment bombardées à l'ouest de la capitale, dont Boutcha, Irpin et Gostomel. La Russie a constaté «des progrès» dans les négociations menées avec l'Ukraine, a ainsi déclaré, hier, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. «Certains progrès ont été réalisés» dans les négociations destinées à «mettre fin dès que possible à l'effusion de sang insensée et à la résistance des forces armées ukrainiennes», a-t-elle dit, lors d'une conférence de presse, affirmant que la Russie ne cherchait pas à «renverser le gouvernement» ukrainien. Par ailleurs, le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), s'est entretenu, hier, avec son homologue russe Vladimir Poutine pour «solliciter un cessez-le-feu durable» en Ukraine, a-t-il annoncé dans un tweet. «Je me réjouis de mon entretien de ce matin avec le président Poutine en ma qualité de président de l'Union africaine pour solliciter un cessez-le-feu durable en Ukraine», a écrit M. Sall sur son compte Twitter. «Je salue son écoute et sa disponibilité à maintenir le dialogue pour une issue négociée du conflit», a-t-il poursuivi. L'Union africaine avait, dans un communiqué publié le 24 février, appelé la Russie et «tout autre acteur régional ou international au respect impératif du droit international, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l'Ukraine». Elle avait exhorté la Russie et l'Ukraine à un cessez-le-feu immédiat, et à l'ouverture de négociations sous l'égide de l'ONU. Le 28, elle s'est émue dans un autre communiqué des informations selon lesquelles des ressortissants africains fuyant les combats étaient empêchés de franchir la frontière, et a jugé que de tels refus «seraient choquants et racistes, et violeraient le droit international». Depuis, le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, a surpris la communauté internationale le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur d'une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine». Le texte a été approuvé massivement par 141 pays, cinq s'y opposant et 35 s'abstenant dont la Chine, sur les 193 membres que compte l'organisation. Près de la moitié des pays africains se sont abstenus ou n'ont pas pris part au vote. L'un d'eux, l'Erythrée, a voté contre. Tout en exprimant «sa grave préoccupation face à la situation en Ukraine», le Sénégal réaffirme son «adhésion aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends», disait un communiqué du Conseil des ministres publié le même jour. Dakar, a par ailleurs signifié jeudi son mécontentement auprès de Kiev, l'invitant à retirer un appel à combattre en Ukraine et à cesser tout recrutement à partir du Sénégal, après l'annonce d'un enrôlement de 36 personnes pour aider dans la guerre contre les Russes. De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères a accusé, hier, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) d'être responsable de la tension entre la Russie et l'Ukraine au point d'«exploser». Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré lors d'une conférence de presse, que les mesures de l'OTAN, dirigées par les Etats-Unis, avaient poussé la tension entre la Russie et l'Ukraine à un «point d'explosion».Il a appelé Washington à prendre au sérieux les préoccupations de la Chine et à éviter de porter atteinte à ses droits ou intérêts dans le traitement de la question ukrainienne et des relations avec la Russie. Aujourd'hui, le MAE a souligné qu'il «s'oppose fermement aux sanctions unilatérales, qui n'ont aucune base juridique internationale», soulignant qu'«agiter le club des sanctions en toute occasion n'apportera pas la paix et la sécurité».