Maintes fois reporté, le procès du groupe Amor Benamor a été de nouveau remis, hier, au 23 mars prochain, par le juge du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Le renvoi intervient suite au refus de l'établissement pénitencier d'extraire le détenu Abdelmalek Sellal, en raison de la dégradation de son état de santé depuis plus d'un mois. Tous les coaccusés de Sellal, au nombre d'une vingtaine, ont répondu présent, dont l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, depuis la prison de Abadla à Béchar et l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, présent au box des accusés ainsi que l'ancien ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, qui comparait libre à ce procès. Par contre, présente au banc des accusés, l'ancienne ministre de l'Industrie, Djamila Tamazirt, incarcérée pour une autre affaire de corruption, comparaît en tant que témoin dans ce procès. La Banque extérieure d'Algérie (BEA) est également citée dans ce dossier. Le procès renvoyé à deux reprises en raison de l'absence de l'ancien Premier ministre pour des raisons de santé a été déjà ajourné, sur demande de la défense et une autre fois, en raison de la grève des robes noires. Les accusés, au nombre d'une vingtaine, dont les propriétaires du groupe éponyme, de nombreux cadres de l'industrie, des Domaines, sont poursuivis pour «dilapidation de deniers publics», «blanchiment d'argent», «obtention d'indus avantages» et «exploitation illégale de terres agricoles». Cette affaire porte sur des concessions du foncier agricole obtenues par ledit groupe dans différentes wilayas, dont celle de Mostaganem et le détournement de quantités de céréales subventionnées. Laïd Benamor a occupé le poste de vice-président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) durant des années, jusqu'à sa démission, au début de 2019. Il a également été à la tête de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie, de 2014 à 2019. Spécialisé dans la conserverie, le groupe Benamor a connu un grand essor dès le début des années 2000. en acquérant le complexe d'Eriad de Corso, en le transformant en fabrique de pâtes alimentaires et de couscous, en investissant dans l'immobilier, l'hôtellerie et en lançant même une académie de football, etc. À rappeler que l'affaire, liée à la conclusion d'un contrat de partenariat entre le groupe Amor Benamor et la minoterie de Corso (Eriad, Alger) a été examinée, la semaine dernière, par le même pôle pénal.