Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Saïd Ayachi, livre sa lecture de la position du gouvernement de Pedro Sanchez sur le conflit au Sahara occidental, la qualifiant d' indigne, de grave, de dangereuse et d'irresponsable. À la faveur de son passage dans l'émission «L'invité de la rédaction» sur les ondes de la Radio nationale, Alger Chaîne 3, Saïd Ayachi condamne vigoureusement les errements du gouvernement espagnol de Sanchez dont les propos indignent la communauté internationale. En s'alignant sur la position marocaine d'autonomie, l'Espagne se met en porte-à-faux par rapport à la légalité internationale, explique l'invité de Souhila El Hachemi, qui s'insurge contre la décision espagnole et qu'il estime être en contradiction flagrante avec la légalité internationale, surtout que l'option d'autonomie ne figure pas au chapitre du droit international. «Cette position est un coup de poignard dans le dos du peuple sahraoui», assène Saïd Ayachi qui ajoute que l'Espagne bascule de fait dans l'illégalité. Selon le même intervenant, cette volte-face de l'Espagne est à inscrire dans la longue tradition des «petites trahisons des gouvernements espagnols successifs». Il rappelle, néanmoins que la décision espagnole n'ébranle en rien la volonté du peuple sahraoui qui combat farouchement pour la libération de son territoire. «C'est une décision grave qui perpétue l'instabilité dans la région dans le sens où elle conforte la politique marocaine du fait accompli (...) et déclasse l'Espagne au regard de la communauté internationalE», fait-il savoir en saluant, toutefois, le peuple espagnol, «qui demeure dans sa majorité écrasante solidaire avec le peuple sahraoui». «Quoi qu'elle fasse, l'Espagne reste redevable au peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination»,poursuit Saïd Ayachi qui accable l'Espagne en l'accusant de s'être déjà soustraite à son devoir de décolonisation, selon la Charte des Nations unies, en signant les accords de 1975. Selon Saïd Ayachi, ce revirement spectaculaire obéit à un calcul simpliste de la part de l'Espagne qui, après avoir assuré sa sécurité gazière croit s'assurer une pseudo sécurité avec le voisin marocain, sachant que «le Maroc lui fait du chantage à longueur d'année en recourant à la menace de l'immigration clandestine», Said Ayachi signale également l'interférence des lobbies économiques espagnols, et cite quelque 600 unités espagnoles de pêche qui croisent sur le territoire maritime sahraoui. «Il ne faut pas se le cacher, une partie du régime politique espagnol est à la solde du régime marocain et aux ordres du Makhzen.», martèle en outre Saïd Ayachi. Rappelons que des partis politiques nationaux ont eu pour leur part, à dénoncer et condamner la «nouvelle» et «surprenante» position du gouvernement espagnol envers la question du Sahara occidental, estimant que cette position est source de nouvelles tensions et «est loin d'être sérieuse et réaliste, et qu'elle ne participe pas à mettre fin au conflit entre le Front Polisario et le Maroc»