Le procès du Groupe «Amar Benamor» s'est ouvert, hier, au pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M'hamed. Quelque 23 accusés sont poursuivis dans cette affaire. Incarcéré depuis 27mois, El-hadi Benamor patron du groupe éponyme a été le premier à être auditionné. Appelé à la barre, il a éclaté en sanglots face au prétoire. Ayant une voix étranglée par des sanglots retenus, le juge lui demande de se rasseoir pour reprendre son souffle. «J'ai envie de mourir à chaque fois que j'essaye de lire l'ordonnance de renvoi», a-t-il soutenu, en niant les accusations retenues contre lui. Tout en rappelant le parcours traversé par le Groupe Benamor né dans le début des années 1980 à partir d'une petite unité de transformation de concentré de tomates, il a fait savoir que «l'entrée en partenariat pour la réhabilitation du complexe agroalimentaire de Corso fut l'unique transaction réalisée par son groupe avec l'Etat en 40 ans de service». Il considère que son groupe a été «victime» dans ce partenariat public-privé. Il raconte avoir eu l'idée de ce partenariat à l'occasion de la visite du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa dans la wilaya de Guelma. «Lors de ma visite sur les lieux en 2012, j'ai trouvé un complexe en ruines, qui ressemblait à un cimetière, dont la restauration s'avérera par la suite très difficile et compliquée», a-t-il estimé. Il a expliqué que l'échec de ce partenariat lui a valu de multiples accusations d'enrichissement personnel. Le Groupe avait accepté la décision du CPE (conseil des participation de l'Etat), de se retirer de ce partenariat à «l'amiable», en supportant tout le passif, en matière de conséquences financières et des crédits. Eriad et Benamor ont décidé à la fin de se séparer à l'amiable, avec un traité de sortie, en convenant qu'Eriad récupère son site, à Corso, et que le Groupe Amor Benamor reprenne, quant à lui, la société MMC et délocalise le projet vers Annaba. Ce partenariat portait sur la réhabilitation du complexe meunier de Corso, avec une participation du Groupe, suite à la crise du pain. Le protocole d'accord pour la création de la société de partenariat MMC validé par le CPE et le CNI a été signé en 2013. Le coût du complexe, a été réévalué en deux fois, il est passé de 0,57 milliard de dinars à 1,37 milliard, puis à 2,60 milliards de dinars. Le renchérissement réalisé par un commissaire aux comptes, membre du conseil d'administration de Eriad Algérie est parmi les principales raisons de l'échec du partenariat, a-t-il souligné. Le prix de la concession du terrain a été également «revu à la hausse». En somme, contrairement à ériad, le Groupe Benamor a accompli toutes les obligations inscrites dans les clauses du contrat de partenariat. Très touché par le séisme de Boumerdès, le complexe de Corso, datant des années 1970, sous l'ère Boumediene, a été fermé depuis 2003. Le Groupe a envisagé de créer «3000 postes d'emploi et organiser la filière du pain », d'après son patron. Le retard accusé dans la réalisation des travaux est dû aux blocages rencontrés au niveau des Domaines et autres services, a-t-il indiqué. Sont également poursuivis dans cette affaire, les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, l'ancien ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa pour «abus de fonction», «dilapidation de deniers publics», «blanchiment d'argent», «obtention d'indus avantages et exploitation illégale de terres agricoles».