Le roi Abdallah II de Jordanie est arrivé, hier, à Ramallah en Cisjordanie occupée, pour s'entretenir avec le président palestinien Mahmoud Abbas, a indiqué la Présidence, au moment où se tient une rencontre inédite en Israël entre des ministres américains et arabes. Ce rare déplacement du roi jordanien à Ramallah, le premier depuis 2017, fait suite à une rencontre, dimanche, entre Mahmoud Abbas et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken. La visite du roi jordanien, qui intervient quelques jours avant le Ramadhan, le mois du jeûne musulman devant débuter en fin de semaine, est vue comme une tentative d'apaiser les tensions dans les Territoires palestiniens. Les questions d'intérêt commun ont été au centre de discussions entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi de Jordanie, Abdallah II, hier, à Ramallah, en Cisjordanie occupée. La visite du roi de Jordanie à Ramallah s'inscrit «dans le prolongement de la politique de coordination et de concertation continues entre les deux hommes, pour faire face à tous les défis dans de nombreux dossiers d'intérêt commun», selon l'agence palestinienne de presse, Wafa. Le roi Abdallah II est arrivé au siège de la Présidence palestinienne à Ramallah en compagnie du prince héritier Al Hussein Bin Abdullah II. Mi-mars, le roi de Jordanie avait souligné «la centralité» de la cause palestinienne, appelant à intensifier les efforts pour parvenir à une paix juste et globale, sur la base de la solution à deux Etats soutenue par la communauté internationale. Des responsables palestiniens ont à de nombreuses reprises averti que la situation en Cisjordanie était sur le point d'«exploser». Environ 475 000 Israéliens y sont implantés dans des colonies de peuplement illégales en vertu du droit international. Quelque 2,9 millions de Palestiniens vivent dans des conditions parfois inhumaines à cause des violences de l'occupation sioniste qui tente de s'étendre par la force en Cisjordanie. L'entité sioniste occupe illégalement depuis 1967 ce territoire qui était alors sous tutelle de la Jordanie. Amman a signé un traité de paix avec l'Etat hébreu en 1994, en tant que deuxième pays arabe à le faire après l'Egypte en 1979. D'autres pays arabes les ont rejoint récemment, en «normalisant» leurs relations avec l'Etat sioniste en échange de certaines promesses ou d'une reconnaissance de la prétendue souveraineté sur le Sahara occidental comme c'est le cas du royaume marocain, rompant avec des décennies de consensus arabe conditionnant l'établissement de relations avec Israël avec la mise en oeuvre du plan «la paix contre la terre» tel que proposé par la Ligue des Etats arabes. Les Emirats arabes unis ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre d'une série d'accords négociés par les Etats-Unis. Bahreïn et le Maroc leur ont emboîté le pas dans les conditions que l'on sait, les manifestations contre la normalisation n'ayant pas cessé depuis au Maroc. Les chefs de la diplomatie de ces trois pays étaient réunis depuis dimanche pour une rencontre inédite de 2 jours dans le désert du Néguev (sud) avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et son homologue sioniste. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Ghaza, a estimé que la rencontre qualifiée d'«historique» par l'Etat hébreu, servait à «légitimer les crimes» de ce dernier et à l'«intégrer» dans la région, ce qui constitue «un danger». Ainsi, des colons ont envahi, hier, les cours de la mosquée Al-Aqsa, sous la protection des forces d'occupation sionistes, selon des médias palestiniens. Sous une forte escorte des policiers sionistes, des dizaines de colons ont pris d'assaut la mosquée sainte du côté de la porte des Maghrébins, ont fait des marches provocantes et des rituels talmudiques dans les esplanades de la mosquée, selon Wafa. Pendant ce temps, les soldats d'occupation ont assuré la protection aux colons et ont interdit aux fidèles musulmans de s'approcher de la région Est de la mosquée sainte. Au cours de la semaine dernière, plus de 1 000 colons ont pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa, selon les institutions d'El-Qods occupée. En septembre dernier, quelque 23 incursions sionistes à Al-Aqsa ont été enregistrées, avait dénoncé le ministère palestinien du Waqf et des Affaires religieuses, dans son rapport mensuel sur les violations sionistes. Selon la même source, l'occupation sioniste intensifie ses incursions pendant les fêtes juives, et exploite chaque occasion notamment religieuse pour harceler et rendre pénible, la vie des Palestiniens en Cisjordanie, et à Al-Qods occupées, et aussi dans la bande de Ghaza, en imposant des mesures draconiennes sous prétexte de protéger les fêtards.