Tebboune «eau secours» des grandes villes! Lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l'Etat a pris des décisions importantes concernant l'alimentation en eau potable d'Alger, Oran et Constantine, en proie à un stress hydrique des plus importants! Ainsi, Abdelmadjid Tebboune a ordonné au ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique d'accélérer la mise en service des nouvelles stations de dessalement d'eau de mer, dont les travaux ont été lancés l'été dernier. «La sécurité hydrique en Algérie ne saurait se réaliser sans le dessalement de l'eau de mer, d'où l'impératif d'accélérer l'entrée en exploitation des cinq stations de dessalement», a soutenu le président Tebboune devant les membres du gouvernement après avoir suivi un exposé sur le diagnostic relatif à l'eau potable dans les wilayas d'Alger, Oran et Constantine. Cette piqure de rappel du président de la République intervient une semaine après la célébration de la Journée mondiale de l'eau qui a eu lieu sous le signe d'une grave sécheresse qui frappe le pays depuis 3 ans déjà. En début de saison, on avait l'espoir que les choses reviennent à la normale cet hiver. Mais forcé est de constater que Dame nature a encore une fois été capricieuse. Les barrages du pays demeurent remplis suivant une moyenne nationale de 38% de leurs capacités. Un grand drame pour l'Algérie! Oui, les citoyens continueront à vivre sous le stress hydrique, mais ils n'auront pas soif. Car, depuis l'été dernier et la grave crise de l'eau vécue dans tout le pays, les autorités ont décidé de changer de stratégie en donnant la priorité aux eaux non-conventionnelles, dessalement et épuration. De grands projets ont été lancés dans ce sens, avec notamment cinq stations de dessalement à Alger, Boumerdès, Oran, Béjaïa et El Tarf, d'une capacité de 300.000 mètres cubes par jour chacune. Au début du mois dernier, le gouvernement a publié un décret exécutif portant déclaration d'utilité publique l'opération relative à la réalisation de ces stations de dessalement d'eau de mer. Cela afin de fournir le plus rapidement possible toutes les capacités foncières et les conditions appropriées pour achever ces projets dans les plus brefs délais. Entre-temps, plusieurs petites stations ont été livrées où devraient l'être dans les prochains jours. À l'image de celle de Palm Beach, dans l'ouest de la capitale ou de Bateau cassé dans l'est d'Alger. Leur capacité varie entre 10 000 et 30 000 mètres cubes/jour. Elles doivent permettre aux communes avoisinantes d'avoir plus d'eau et surtout d'abandonner les forages, décidés pour pallier l'urgence lors de la dernière saison estivale. En effet, face à la grave situation qui touchait le pays, le Président avait autorisé le recours à l'exploitation de nos ressources souterraines en attendant la livraison de ces projets ou d'éventuelles torrents de pluie. Sauf que cette solution temporaire commence à devenir définitive. L'inspecteur général du ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Omar Bougueroua, a fait la semaine dernière un aveu des plus terribles. Les forages lancés l'été dernier ont fait que la nappe phréatique devient la principale ressource hydrique du pays (50%) contre 17% pour les stations de dessalement et d'épuration. Ce qui semble avoir fait «tiquer» le chef de l'Etat. Il a donné des instructions pour l'arrêt de toutes les opérations de forage de puits destinés à approvisionner les réseaux d'alimentation avec les eaux souterraines. «L'objectif étant de préserver les réserves stratégiques et de protéger la flore contre les risques écologiques», a-t-il pesté. Une décision qui doit, néanmoins, être accompagnée par la mise en service des fameux projets sur lesquels insiste le président de la République. Car, ce sont les seuls moyens afin que le citoyen ne ressente pas l'impact de l'arrêt des forages. Ceux déjà en service, pour lesquels des milliards ont été dépensés, devraient continuer à être exploités. Toutefois, cela sera t-il suffisant? Abdelmadjid Tebboune insiste sur «une gestion optimale des eaux de barrage de manière à assurer une distribution équilibrée entre les wilayas». Est-ce donc la fin de la «crise de l'eau»? C'est une autre paire de manches...