Les clignotants ne seraient plus au rouge, depuis hier, avec la reprise des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine, à Istanbul, pour la première fois en présentiel. En effet, Moscou a annoncé une réduction «radicale» de son opération militaire spéciale en direction de Kiev et Tcherniguiv, compte tenu de progrès jugés «substantiels» dans les discussions entre les deux délégations.» Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a ainsi déclaré, à Istanbul, le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, à l'issue des discussions. Le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a mis pour sa part l'accent sur des «discussions substantielles» avec des propositions «claires» de l'Ukraine, en vue d'un accord. Celles-ci vont être examinées avant d'être soumises au président Vladimir Poutine et si l'accord est entériné, une rencontre entre les chefs d'Etat russe et ukrainien sera alors envisagée pour sceller la fin de la crise. « En ce qui concerne une rencontre des deux présidents, nous avons dit, depuis le début, qu'elle sera possible lorsqu'il y aura un accord (...) La rencontre pourrait être multilatérale, avec la participation d'Etats garants», a assuré Medinski qui ajoute que le résultat substantiel des négociations, hier, permet de postuler à cette rencontre pour le paraphe de l'accord. En somme, la voie de la paix semble désormais grande ouverte, «à condition d'effectuer un travail rapide», «trouver les compromis nécessaires» et ainsi finaliser le texte garant d'une paix et d'une sécurité retrouvée dont bénéficieront les peuples de la région, sans ingérences ni interférences d'aucune sorte. L'Ukraine accepte d'être neutre en échange d'un «accord international» garantissant sa sécurité, signés par plusieurs pays, a affirmé, hier, le négociateur en chef ukrainien, au terme de plusieurs heures de pourparlers à Istanbul. Il a cité, parmi les pays que l'Ukraine souhaite comme garants, les Etats-Unis, la Chine, la France et la Grande-Bretagne - membres du Conseil de sécurité de l'ONU - ainsi que la Turquie, l'Allemagne, la Pologne et l'Etat hébreu. Il semble que, dans les négociations apparemment fructueuses d'Istanbul, les deux parties ont convenu que la Crimée et les Républiques du Donbass (Donestk et Lougansk) seront «temporairement» exclues de cet accord dont la mise en oeuvre nécessite, pour l'instant, une analyse approfondie du Kremlin. Celui-ci a encore rappelé son exigence d'un paiement en roubles des livraisons de gaz à l'Europe, rejetant les critiques du G7 et plus largement des pays occidentaux en rappelant les sanctions prises à l'encontre de la Russie. «Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C'est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu'en roubles», a prévenu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov qui ajoute que «la situation a changé dans le contexte d'une guerre économique menée contre la Russie, (chose que) les entreprises doivent comprendre»...