La recherche macabre des nombreux disparus des inondations sans précédent qui ont frappé la côte est de l'Afrique du Sud se poursuivait hier, la catastrophe ayant déjà fait 400 morts et affecté plus de 41 000 personnes. A l'aube, une équipe spéciale de la police épaulée par des hélicoptères est partie passer au peigne fin une vallée de la banlieue de Durban, où douze personnes sont portées disparues, ont constaté des journalistes. La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de la ville portuaire ouverte sur l'océan Indien, épicentre des fortes pluies qui ont commencé le week-end dernier. Le gouvernement n'a donné aucune indication du nombre total de personnes recherchées. Mais au cinquième jour de la catastrophe, les secouristes n'ont que peu d'espoir de retrouver des vivants: «La phase intense de sauvetage est en grande partie terminée. Actuellement notre travail consiste principalement à récupérer des corps», a déclaré, Travis Trower, qui dirige des équipes d'urgence. Les pluies, qui ont atteint des niveaux jamais connus depuis plus de 60 ans, ont emporté des ponts, des routes et isolé une grande partie de la région. Plus de 250 écoles ont été touchées, des milliers de maisons détruites. Les autorités, qui ont évoqué une catastrophe «sans précédent», redoutent des centaines de millions d'euros de dommages. Dans la matinée, des volontaires armés de gants et de sacs poubelle ont commencé à nettoyer les plages de Durban, habituellement prisées des familles et des touristes. «C'est ma plage, celle où j'amène mes enfants, là où nous passons nos week-ends», explique Morne Mustard, un informaticien de 35 ans, parmi les bénévoles de la plage populaire de Umhlanga. Les restaurants de la plage leur ont offert le petit-déjeuner. Il a survécu au déluge, «une dévastation absolue, un spectacle horrible», raconte-t-il, décrivant toutes sortes de détritus et objets, balais, ustensiles, charriés par les eaux vers la plage. Des milliers de personnes se sont retrouvées sans toit, une vingtaine d'hébergements d'urgence ont été ouverts. Certains dorment depuis plusieurs jours sur des chaises ou des bouts de carton posés à même le sol. Dans certaines zones, l'eau et l'électricité sont coupées depuis lundi. Des personnes désespérées ont été vues puisant de l'eau à même des canalisations éventrées. L'état de catastrophe a été déclaré. La veille, des manifestations sporadiques ont éclaté pour réclamer de l'aide. La ville de Durban a appelé «à la patience», les opérations de secours étant ralenties «en raison de l'étendue des dégâts sur les routes». Les autorités locales ont lancé un appel aux dons de nourriture, bouteilles d'eau et couvertures. Des pillages ont été signalés. La région avait déjà connu des destructions massives en juillet lors d'une vague inédite d'émeutes et de pillages. Les prévisions annoncent des orages et des risques d'inondations localisées pour le week-end de Pâques. Ces nouvelles intempéries devraient aussi affecter les provinces voisines du Free state (centre) et de l'Eastern Cape (sud-est).L'Afrique australe est régulièrement en proie à des tempêtes meurtrières pendant la saison cyclonique de novembre à avril. Mais l'Afrique du Sud est généralement épargnée par ces événements climatiques extrêmes qui se forment au-dessus de l'océan Indien. L'Algérie exprime sa pleine solidarité L'Algérie a exprimé mercredi sa pleine solidarité avec la République d'Afrique du Sud suite aux inondations qui ont frappé le pays, a indiqué le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger dans une déclaration. «L'Algérie suit avec une profonde émotion l'épreuve que vit le peuple frère d'Afrique du Sud à travers les inondations meurtrières qui causent des pertes humaines et matérielles considérables au pays», rapporte le texte. «L'Algérie tient à exprimer sa pleine solidarité avec la République d'Afrique du Sud et présente ses condoléances les plus attristées au gouvernement, au peuple et aux familles des victimes dans ce pays frère», poursuit le texte. Selon la même source, «le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui suit personnellement la situation, marque la volonté de l'Algérie d'apporter à l'Afrique du Sud tout le soutien nécessaire dans l'esprit des relations historiques de fraternité, de solidarité et d'entraide mutuelle entre les deux pays et peuples frères». «Il salue l'action du peuple et du gouvernement qui, sous l'autorité du président Ramaphosa, déploient de grands efforts pour relever les défis que leur impose cette grande épreuve», a-t-on conclu.