Les revendications exprimées par l'Algérie au niveau des organismes internationaux n'ont pas eu d'écho. C'est hier que s'est ouverte, à l'Hôtel Sheraton d'Alger la 5e conférence scientifique de la Branche Arabe du Conseil International des Archives. Les revendications exprimées par l'Algérie au niveau des organismes internationaux n'ont pas eu d'écho. Douze pays arabes prennent part à cette conférence sur les archives, dont l'Arabie Saoudite, les pays du Maghreb, l'Egypte, le Yémen. La Turquie est l'invitée de l'Algérie pour cette édition qui aura à débattre des nouvelles techniques introduites dans le système d'archivage et de la formation du personnel chargé de la gestion des archives. L'archivage électronique est le thème central des différentes communications qui sont présentées par des professeurs et spécialistes en la matière. Un point de presse a été animé par M.Chikhi Abdelmadjid, directeur général des archives nationales. Organisme, faut-il le signaler, rattaché aux services de la Présidence, pour donner plus de détails sur l'objet de cette manifestation qui a pour ordre du jour l'adaptation du secteur des archives aux nouvelles techniques de gestion électronique et de numérisation de la base des données. D'après M.Chikhi, «ce système ne comporte pas que des aspects positifs puisqu'il met fin à une relation chargée de sentiments entre l'archiviste et cette matière qu'il manipule avec les mains». L'historien, explique-t-il, n'accepte pas une photo numérique mais il tient toujours à travailler avec un document authentique. Néanmoins, note M.Chikhi, la section des pays arabes «entend travailler avec les deux méthodes tout en intégrant une autre technique qui commence à s'imposer et qui est celle de l'utilisation des microfilms qui présentent l'avantage d'avoir une durée de vie de cent ans». Une aide est donnée aux pays arabes dans le domaine de la formation et de la maîtrise des nouvelles technologies. Abordant justement le cadre de coopération et de coordination entre les pays arabes dans la gestion et la consultation des archives, M.Chkhi à tenu à informer l'assistance «de l'existence d'un réseau reliant les organismes des pays arabes qu'il y a lieu de développer et d'élargir». Annonçant au passage que «le siège du centre des documents virtuels qui est actuellement à Damas (Syrie) sera transféré à Alger». Ce qui dénote l'importance accordée par l'Algérie à ce domaine qui constitue, comme a tenu à le souligner le président de la République, «la mémoire de l'histoire» et «un élément des constituants de la souveraineté nationale». Sur un autre registre, M.Chikhi a abordé la nouvelle orientation universelle qui consiste à fusionner l'organisme des archives nationales avec la Bibliothèque nationale. Une intégration devenue «indispensable pour faciliter le travail aux chercheurs, historiens et spécialistes de l'histoire qui éprouvent des difficultés quand il s'agit de chercher et de traiter les documents historiques». Concernant l'invitation adressée aux responsables des archives nationales turques pour prendre part aux travaux de cette conférence, il s'agit, note M.Chikhi, «d'une volonté de développer les relations entre nos deux organismes». «La partie turque, explique-t-il, a déjà affiché son entière disponibilité à nous aider en nous ouvrant grandes les portes de ces archives qui contiennent des tonnes de documents qui concernent l'Algérie que nous allons reproduire pour en garder des copies et compléter nos archives concernant une période importante de notre histoire, à savoir celle pendant laquelle l'Algérie rayonnait sur toute la Méditerranée du XVIe au XVIIIe siècle». Des archives qui sont, faut-il le souligner, la propriété de l'Etat turc pendant la période ottomane qu'il n'y a pas lieu de revendiquer. Ce qui n'est pas le cas des archives détenues par la France et qui sont la propriété de l'Algérie. Un litige qui reste d'actualité et qui n'a pas encore trouvé un dénouement. M.Chikhi juge, à cet effet, «le chemin encore difficile et sinueux pour le règlement de ce problème pour des raisons politiques et parfois personnelles». L'Algérien est soumis, nous dit M.Chikhi, à un embargo insupportable qui est dénié à l'Algérien, mais est permis à nos voisins marocains et tunisiens. Les revendications exprimées par l'Algérie au niveau des organismes internationaux, et lors des différents congrès du Conseil international des archives (CIA), qui ont lieu à Marseille, Vienne et, l'année dernière, à Abou Dhabi, n'ont pas eu d'écho pour la simple raison que les Etats européens brandissent, à chaque fois, le «faux alibidu principe de la territorialité». Un principe qui n'est pas respecté quand il s'agit des documents détenus par les Allemands, lors de la Seconde Guerre mondiale. La France a, de touttemps, revendiqué et a eu gain de cause dans sa quête de récupération de ses archives, «volées» par le régime du 3e Reich sous le régime de Vichy.