Les archives sur la Guerre de libération nationale, dont une partie seulement a été restituée à l'Algérie, et lesquelles sont détenues notamment par la France, «appartiennent à l'Algérie, conformément à la loi internationale». C'est ce qu'a affirmé hier lors d'une manifestation historique organisée à l'initiative de la Sûreté nationale de la wilaya d'Alger, le docteur Abdelmadjid Chikhi, directeur du Centre des archives nationales. Celui-ci, qui s'exprimait à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du Chahid qui coïncide avec le 18 février, a évoqué le principe de «territorialité», en expliquant que ce principe international en vigueur stipule que «les archives sont la propriété du territoire sur lequel elles sont constituées ou produites», a-t-il attesté. Malheureusement, dira-t-il plus loin, la partie française, sous différents prétextes, revendique la propriété de ces archives. La France, regrette-t-il, part du principe que «l'Algérie est française». Le directeur du Centre national des archives nationales a longuement insisté sur le fait que les archives algériennes détenues par les autorités françaises «reviennent au peuple algérien, et sont la propriété de l'Etat algérien et non de l'Etat français, comme veulent le faire croire certains partis en France». En outre, il a mis en exergue que la question de la restitution des archives «est une affaire politique» et qu'elle «relève des cercles politiques», tout en déclarant «ignorer jusqu'à ce jour le contenu des archives remises par l'INA français à la télévision algérienne». Il a fait remarquer, par ailleurs, que les cartes géographiques remises à l'Algérie sont venues «très en retard». M. Chikhi a mis le doigt sur les différends qui subsistent encore entre l'Algérie et la France au sujet de la réalité des faits de la période coloniale. Il a estimé qu'il est impératif, pour le peuple algérien, d'instaurer «une culture de l'Etat» pour consolider l'unité nationale et a lancé un appel aux citoyens algériens pour respecter «la notion Etat», en rejetant l'idée archaïque de la notion de public «el-baylek». Le conférencier a signalé, en marge de la manifestation, que des conventions ont été signées récemment avec plusieurs pays arabes et étrangers et que d'autres sont en cours d'élaboration pour la récupération des archives nationales.