Le syndicat de cette corporation menace de radicaliser son mouvement de protestation. Tout semble indiquer que le bras de fer opposant le ministère de l'Agriculture et du Développement rural au syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (Snvfap) est loin de connaître son épilogue. Les syndicalistes sont déterminés plus que jamais à faire aboutir leur plate-forme de revendications socioprofessionnelles. Ainsi, les vétérinaires maintiennent leur grève nationale de trois jours prévue à partir du 24 juin prochain. Selon le secrétaire général du syndicat des vétérinaires, M.Kaddour Hachimi, joint, hier, par téléphone, un préavis de grève a été déposé localement au niveau de chaque wilaya, le 12 juin dernier, à cet effet. Notre interlocuteur fait savoir qu'une rencontre a eu lieu, avant-hier, entre les représentants du ministère et les syndicalistes pour tenter de trouver un terrain d'entente. Toutefois, cette réunion n'a pas abouti. «Nous ne sommes sortis qu'avec des promesses. Aucune échéance n'a été fixée pour prendre concrètement nos doléances en charge», souligne M.Hachimi avant de poursuivre: «nous voulons un dialogue franc et constructif avec les représentants des médecins vétérinaires».Face à cette situation de «blocage», le département de Saïd Barkat a préféré réagir aux préavis de grève déposés par le Snvfap par le recours à la justice. En effet, des instructions ont été données à toutes les directions de wilayas pour ester en justice le syndicat localement, affirme M.Hachimi. «Nous nous attendions à cette réaction», se désole-t-il. «Notre combat ne s'arrêtera pas à cette action. Nous déposerons 1000 préavis s'il le faut pour arracher nos droits légitimes», insiste notre interlocuteur.Ainsi, le règlement de ce conflit n'est pas pour demain. Jusqu'à quand persistera donc cette situation de crise? La position du syndicat est claire. Il n'a vraisemblablement pas l'intention de faire marche arrière. Il menace même de radicaliser son mouvement de protestation afin de pousser les pouvoirs publics à réagir si la tutelle continue à agir de la sorte.Plus explicite, M.Hachimi dira que même si la justice décide d'annuler le débrayage, «la corporation ne respectera plus ce jugement. Et donc il n'y aura plus de grève gelée ou suspendue. Et cela risque véritablement de déborder». Pour mieux expliquer ses dires, il cite le mois de ramadan qu'il faut, selon lui, prendre sérieusement en considération. Car les vétérinaires sont impliqués à tous les niveaux dans le contrôle de la denrée alimentaire, notamment les viandes, aliment très prisé en ce mois sacré. «Les Algériens risqueront ainsi de faire un carême en blanc», lance M.Hachimi. Ce qui est certain est que ces médecins ne comptent pas lâcher prise, ils sont décidés à poursuivre leur combat jusqu'à ce que leurs revendications aboutissent. Pour rappel, le Snvfap avait appelé à une grève nationale les 27, 28 et 29 mai derniers. Un mouvement gelé suite à la décision de la chambre administrative de la cour d'Alger saisie par la tutelle. Le syndicat des vétérinaires exige l'application de l'accord du 16 mai dernier, discuté et arrêté lors de la commission mixte regroupant le syndicat, le ministère de l'Agriculture, la Fonction publique et le ministère des Finances. Les vétérinaires au nombre de 1400 réclament essentiellement la révision à la hausse de l'indemnité spécifique globale, de l'indemnité de risque et de contagion ainsi que l'indemnité de documentation.