«C'est une question de sécurité alimentaire et non pas une simple écurie avec une vache et une seringue.» A partir de samedi, les vétérinaires n'engageront plus leur signature personnelle. Motif: les pouvoirs publics leur ont retiré leur spécificité. Ils ne sont plus considérés comme médecins vétérinaires mais comme des partenaires administratifs. «On n'a même pas notre propre budget pour gérer nos prestations vétérinaires», souligne le Dr Kadour Hachemi, secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires, fonctionnaires de l'administration publique (Snvfap). S'exprimant, hier, au cours d'une conférence de presse, animée à l'Institut national des vétérinaires à Alger, l'orateur a exigé «un régime indemnitaire ainsi que la revalorisation de la grille des salaires». Plus loin, il a montré aux journalistes une multitude de diplômes de vétérinaires, en annonçant «puisque les pouvoirs publics ne nous considèrent plus comme docteurs vétérinaires mais comme ingénieurs, à titre symbolique, nous allons remettre nos diplômes au ministère de l'Agriculture et du Développement rural». Prenant part au débat, le Dr Addou Abdelatif, chargé du contentieux au niveau du même syndicat, a indiqué que «sur 1541 communes à travers le territoire national, nous avons 1250 vétérinaires, soit un déficit de 291 vétérinaires. C'est une question de sécurité alimentaire et non pas une simple écurie avec une vache et une seringue!», s'exclame-t-il. Au nombre de 1400, ces fonctionnaires réclament, entre autres, la révision à la hausse de l'indemnité spécifique globale, l'indemnité de risque et de contagion ainsi que l'indemnité de documentation. La situation, prévalant actuellement au sein de cette corporation, n'a vraisemblablement pas changé puisque le Snvfap a, d'ores et déjà brandi la menace d'une grève nationale au cas où le mouvement de protestation de samedi prochain n'aboutit pas. «Même si nous n'avons pas appelé à une grève dans l'immédiat, le Snvfap partage les mêmes objectifs que les autres syndicats autonomes. Il revendique une réouverture des discussions sur la nouvelle grille des salaires avec les partenaires sociaux concernés, le lancement des travaux pour l'élaboration des nouveaux régimes indemnitaires et l'ouverture du débat sur la réorganisation des services vétérinaires» a expliqué le Dr Hachemi. Au total, ce sont 80 documents que le vétérinaire signe quotidiennement dont, entre autres, le certificat de salubrité des viandes blanches, le certificat de saisie portant sur la qualité ou l'agrément de l'élevage des bovins. «Nous faisons notre travail, mais c'est l'administration qui le signe. Cela va ouvrir le chemin à toutes sortes de falsification», a-t-il averti.