Le président de la République a reçu, avant-hier, deux chefs de partis politiques. Soufiane Djilali et Abdelkader Bengrina, respectivement présidents de Jil Jadid et Mouvement El Bina sont les premiers d'une longue liste de personnalités qui fouleront le parquet du palais d'El Mouradia. L'on s'attend ainsi à ce que le chef de l'Etat reçoive des syndicalistes, des patrons, des représentants de la société civile et des personnalités nationales. Les déclarations de Soufiane Djilali et Abdelkader Bengrina font ressortir la volonté de Abdelmadjid Tebboune d'affranchir les acteurs politiques sur les intentions de l'Exécutif, mais l'on retient certainement l'annonce de la Commission nationale censée plancher sur la révision du système de subventions. Le chef de l'Etat entend réunir une réelle unanimité de la société autour de ce dossier. Révélée par Bengrina lors de sa déclaration au sortir de l'entretien accordé par le chef de l'Etat, cette commission traduit le souci du Président d'éviter les clivages et de gouverner dans le rassemblement des bonnes volontés nationales. Il reste que cette série de tête-à-tête, la troisième du genre depuis son arrivée à la tête de l'Etat, confère à Tebboune le caractère de rassembleur qu'il entend certainement confirmer, même en temps de paix sociale, actuellement largement acquise. En effet, la situation politique dans le pays est en train de prendre une direction où les prémices de la sérénité et de l'apaisement se font sentir, même si l'enjeu de la stabilité reste plus que jamais posé. Cela au vu des menaces et les dangers qui pèsent sur le monde en raison de conflits géostratégiques. Paradoxalement, malgré des signes inquiétants, la conjoncture est très propice à l'Algérie pour saisir les opportunités qui se présentent en termes de potentiels susceptibles d'enclencher un processus de développement autonome et intrinsèque, grâce aux prix de l'énergie qui connaissent une hausse palpable et remarquable dans le cours mondial. Une embellie, à même de favoriser un décollage économique sûr. Mais cela doit être accompagné par d'autres mesures courageuses au plan politique, en mesure d'accélérer le processus de changement tant attendu par des millions d'Algériens. Les trois années précédentes étaient très dures pour l'Etat et ses institutions. C'est dire que la situation était très complexe de par ce que représentait la menace de la «printanisation» et ses tenants et aboutissants comme c'était le cas pour la Syrie, la Libye et le Yémen. L'Algérie arrive aujourd'hui à faire face à cette menace grâce à l'attachement de son peuple à son unité et à sa cohésion nationale. Les plans ourdis ont été déjoués, mais il reste beaucoup à faire pour remettre le pays sur la bonne voie qui lui sied de par ses défis et ses espoirs. Une énième chance se présente à l'Algérie pour écrire sa propre histoire politique et entamer la légende de son propre changement loin des diktats émanant d'outre-mer et d'officines aux visées de mainmise et de domination. Aujourd'hui, l'Algérie regarde vers l'avenir. Un avenir qui ne se fera qu'avec l'ensemble de ses enfants qui croient en sa destinée en tant que nation millénaire et résolument tournée vers le progrès et la modernité et la justice sociale. Un sursaut patriotique vient à point nommé pour concevoir une nouvelle dynamique rassembleuse autour de l'Etat national et la défense d'une manière farouche de sa souveraineté et sa Sécurité nationale. Un environnement économique sain ne peut se faire ni avoir un sens concret si la sphère politique n'est pas ménagée et réévaluée en fonction de la nouvelle donne qui s'impose avec acuité. Des alternatives politiques s'imposent. Cela doit être repensé et revu si on veut se réconcilier avec l'approche patriotique et salvatrice qui a accompagné l'Algérie durant le long parcours de son combat libérateur et de l'édification nationale à la fois. Le temps est venu pour rassembler toutes les forces vives de la patrie et d'envisager un avenir politique pour une Algérie forte et souveraine.