Les trois gardes des Sceaux désignés au lendemain de 2019, à savoir Slimane Brahmi, Belgacem Zeghmati et Abderrachid Tabi, tous trois d'anciens magistrats, furent appelés dans des circonstances et des périodes, différentes. Si le premier nommé a vu son séjour à El Biar (Alger), écourté pour d'obscures et inconnues raisons, Zeghmati et Tabi, ont tous les deux apporté leurs touches personnelles à la magistrature, secteur «noir» des régimes qui se sont succédé depuis 1962.En tout cas, depuis 2020, et plus précisément, en septembre, la mue a commencé, à se dessiner, surtout que Zeghmati s'était présenté sur les hauteurs d'El Biar, armé jusqu'aux dents, soulevé et poussé qu'il était, par le Hirak authentique des premières semaines, qui ont vu le peuple, dans son écrasante majorité, occuper la rue, sans histoire, ni heurts, ni sang, pour remplir sa mission, demander les poursuites contre les bandes. Il fallait impérativement combler surtout le retard considérable en matière de justice, qu'il fallait absolument rattraper et sans dommages collatéraux! Et pourtant, que de dommages collatéraux ont eu lieu. Des femmes et des hommes juges, procureurs, de véritables perles judiciaires, ont ainsi été poussés à l'abandon, d'autres, abandonnées en cours de route ou dispersés à travers le territoire national! Des visages nouveaux firent leur apparition dans le paysage des salles d'audience. Bien plus tard, au ministère de la Justice, aussi, on releva des partants, des démis, des renvoyés, des remerciements. Cela s'accentuera avec l'avènement d' Abderrachid Tabi, le remplaçant de Belgacem Zeghmati, parti sans avoir achevé les tâches qu'on lui avait confiées, pour des raisons jusque-là, ignorées de tous, sauf pour les éternels opposants de Zeghmati! Tabi débuta son mandat en ne touchant personne, préférant attendre et voir venir, surtout, lorsque nous savons qu'il n'avait aucun copain, ni coquin qui puisse le faire dévier de ses nobles et sensibles missions principales. Dès le 1er jour, il débuta par un round d'observation, qui dura le temps de la mise en place de son staff et de son cabinet. Tabi était très content de son effacement provisoire, du secteur de la justice, durant un bon bout de temps, qui le verra revenir sous un ciel clément et sans nuage. À part de ridicules «frottements» avec le bâtonnat, et de timides tentatives des greffiers, qui grognèrent, furtivement, rien de spécial, ni aucune gravité, n'étaient à signaler. Les réseaux sociaux ont beau souffler sur les braises, rien n'y fit! Les gens ont compris très tôt que ce ministre de la Justice était peut être l'homme qui allait enclencher le fameux concept de l'indépendance de la justice, malgré les grincements de dents d'une pléiade, depuis le temps, d'avocats, harassés et usés, d'attendre ce crucial, mais délicieux moment, dans l'histoire de notre jeune justice! Travaillant doucement, sans tambour, ni trompette, il reste cependant que le service d'information du cabinet, doit être celui de la modernité, de l'an 2022!