Abderrachid Tabi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, s'est attelé, depuis son installation, juste après que Belgacem Zeghmati, ramené en grande pompe, par le nouveau pouvoir, jouer le rôle qui lui allait comme un gant, à mettre en place les mécanismes propres au névralgique secteur de la magistrature, qui a longtemps, très, très, longtemps été marginalisée par les régimes successifs. Il fallait l'habiller d'abord par la mise en place d'une stratégie de travail typiquement digne de la justice et de tout ce qui l'entoure. Il lui fallait ensuite se débarrasser des hommes et des femmes qui ne pouvaient pas suivre le rythme infernal, auquel ils auraient eu affaire! Evidemment, il fallait par conséquent d'autres responsables frais et dispos pour suivre la cadence imposée par le ministre Tabi, qui, comme la fourmi, aime travailler dans la discrétion, la plus absolue, mais à un rythme essoufflant! Cette manière de faire provient du fait qu'il y avait un énorme «trou» à combler dans tous les domaines. Venant directement de la Cour suprême, ce lieu où est pratiquée journellement le droit seul, Tabi sait mieux que quiconque que l'objectif est insaisissable, que les choses ne se trouvent pas à portée de la main, mais qu'au contraire, il faille se déplacer jusqu'au bout du noeud à problèmes, à défaire sans trop de dégâts, et surtout sans tambour, ni trompette! Mais l'inattendu était là, pour déjouer le plan arrêté par le bulldozer Tabi, à savoir des déplacements à l'étranger où il a fallu de la dextérité pour amener ses interlocuteurs à le suivre dans son nouveau combat, à savoir la récupération, dans la ligne que s'est tracée le président de la République qui a tenu à concrétiser son fameux engagement, lors de sa campagne, de récupérer le plus de fric détourné et placé au «chaud et à l'abri» par certaines hautes personnalités du régime de feu Abdelaziz Bouteflika.