La chaleur estivale, les vacances scolaires, les congés annuels, l'effondrement physique après une année de labeur... Tout concourt pour faire de cette période de l'année, une période d'espérance, de détente, de récupération, de décompression. Des moments privilégiés pour des retrouvailles en famille. Pour se détendre, mais aussi pour une rétrospective de l'année. Des moments clés dans la vie. Et encore davantage après près de deux années de privation en raison de la pandémie de Covid-19. Mais, c'est aussi un moment redouté, ce moment où il va falloir consulter les offres, apprécier les tarifs, choisir, se décider pour sa destination de vacances. Il n'y a rien de scandaleux, d'arrogant et encore moins d'antipatriotique d'opter pour des séjours à l'étranger. Des centaines de millions de personnes passent leurs vacances hors des frontières de leurs pays chaque année. C'est un signe d'aisance matérielle ou un sens de l'économie des ressources durant l'année pour les instants magiques d'un voyage à l'étranger. L'évasion est plus évidente, plus assurée, loin de son pays, de sa ville, de son quartier, échappant au train-train quotidien. Mais cette option n'est pas aussi évidente. Des obstacles? Oui, quelques-uns. Le visa pour les destinations les plus prisées, l'éloignement pour les plus exotiques, les tarifs ou les conditions d'accès pour d'autres, les plus proches. La dévaluation tant officielle qu'informelle du dinar rend, de prime abord, cet accès aux vacances à l'étranger plus complexe et anéantit les velléités des uns et des autres. Ce qui réduit considérablement le pouvoir d'achat des touristes algériens, devant des tarifs, en devises, qui sont resté, quant à eux, au même niveau quand ils n'ont pas augmenté par rapport aux années précédentes. La Turquie reste assez inaccessible compte tenu de ses tarifs. Elle ne draine, pour preuve, qu'une centaine de milliers de touristes algériens, à peine 2% des départs à l'étranger. La Tunisie pourrait être la destination idéale, comme du reste pour les années précédentes, si les frontières terrestres sont rouvertes, les statistiques des entrées d'Agériens dans ce pays, la Tunisie, nous renseigneront sur son attractivité. 40% environs des vacanciers algériens, en moyenne ont choisi d'aller dans ce pays ces dix dernières années, hors période de Covid. Mais faire le choix d'aller passer ses vacances à l'étranger est une chose et s'en résigner en est une autre. Cette résignation serait la conséquence de l'incapacité de l'offre hôtelière à répondre à la demande nationale. Autant sur le plan quantitatif que qualitatif. En termes de capacités physiques, l'offre ne dépasserait pas la soixantaine de milliers de lits. Ce qui est loin de faire face aux besoins des 40 millions des nationaux qui aspirent légitimement aux vacances en bord de mer. Même l'apport de l'hébergement «chez l'habitant», entré comme par effraction dans le paysage touristique ne représenterait que peu de choses. Les tarifs en rajouteront au désarroi des estivants potentiels. Dans toutes les catégories d'hébergement, ils sont considérés comme trop élevés et constituent un facteur de dissuasion massive. Quant à la qualité, elle constitue le point focal des appréhensions des candidats aux vacances balnéaires. Environnement, qualités de service, animation...tout est sujet à mécontentement. À quelques exceptions prés. Les quelques unités balnéaires dépendant, pour la plupart, du Groupe Hôtellerie, Tourisme Thermalisme, qui tentent, autant que faire se peut, d'assurer dans la mesure de leurs capacités en nombre de lits, un service aux standards internationaux. Du reste, les efforts déployés en cette saison estivale aux côtes de l'institution ministérielle en charge du tourisme renseignent sur la volonté, sans équivoque, d'aller de l'avant et d'inverser la tendance actuelle des départs en vacances. Bien conscients qu'ils sont, nous semble-t-il, que demain se prépare aujourd'hui.