Les voyages à l'étranger au titre des vacances d'été, d'hiver ou de printemps, sont une véritable saignée pour les familles et pour les ressources en devises du pays. Tous les secteurs de l'activité touristique y sont partie prenante. Le tourisme balnéaire, thermal, de santé, de montagne. Et les sorties hors du territoire sont en constante augmentation. Plus de 2 800 000 sorties en 2014, soit plus de 33% d'augmentation par rapport à l'année précédente. Pour ne citer que cette année-là en l'absence d'autres données de source fiable pour les années suivantes. Les dépenses en devises, entre dépenses directes et indirectes de vacances se situeraient approximativement à 1,4 milliard d'euros qui partent s'évaporer sous d'autres cieux. Et pourtant, quand arrive cette grande pause estivale, vacances scolaires, congés annuels, nulle considération ne pourrait freiner cet irrésistible élan pour des moments de détente, de villégiature et de farniente. Pour les uns, aller à l'étranger, c'est un choix délibéré vers ces paradis touristiques que sont la Tunisie, le Maroc, la Turquie, la Grèce ou autres. Un besoin d'aller loin, ailleurs, aller vers d'autres découvertes, d'autres cultures. Peu importe la distance, peu importe le prix. Ce qui compte c'est l'évasion. Pour d'autres, non. Il est très improbable, voire impossible de s'offrir des vacances dignes de ce nom en Algérie. L'offre est rare, chère et de qualité approximative, voire médiocre. C'est vrai qu'il existe quelques rares options où la qualité est aux normes internationales. Comme dans de grands établissements hôteliers nationaux, publics et privés, ou relevant de chaines internationales. Mais là, c'est hors de prix pour l'écrasante majorité des demandeurs de vacances. C'est donc la faiblesse de l'offre nationale, sa médiocrité en termes de qualité ou son inaccessibilité en termes de prix, d'une part et la profusion de l'offre étrangère avec des tarifs particulièrement attractifs, d'autre part qui sont la conjugaison à l'origine de départs massifs vers l'étranger. Cet état de fait qui perdure depuis de nombreuses années n'est pas fait pour arranger les ressources en devises du pays ni les attentes légitimes des vacanciers potentiels. Malgré les efforts des pouvoirs publics pour encourager l'investissement dans le secteur des vacances, rien n'y fait, le même scénario se reproduit chaque année à la même période. Quoique les efforts sont réels et les initiatives multiples, le rythme demeure lent et les résultats incertains à court ou moyen terme. Certains complexes touristiques ont entamé sous l'impulsion des autorités compétentes en la matière, de gros travaux de rénovation et de modernisation. Au moins, pour la qualité, ce sera l'assurance de structures et - pourquoi pas- de prestations aux normes. Mais cela reste très insuffisant pour répondre favorablement à la demande nationale. Agir sur les prix nécessite une profusion d'offres diversifiées et toutes de qualité, les unes que les autres. Et la qualité n'est pas l'apanage des seuls établissements hôteliers à quatre ou cinq étoiles. Le tourisme de plein air, les villages de toile, les campings, ont fait une percée extraordinaire et sont aptes à absorber une demande substantielle en matière de vacances. En France, par exemple, elle constitue l'une des premières formes d'hébergement, voire la première. En 2010, avec 700.000 emplacements, elle a assuré plus de 20 millions de nuitées par mois. Cette forme de tourisme s'est imposée dans de nombreux pays comme destination de vacances et a été une alternative face aux limites de l'hébergement traditionnel d'hôtellerie. Une expérience d'il y a quelques trois décennies, en Algérie, d'un grand tour-opérateur national en est la meilleure preuve. Une formule, donc, à densifier et dans laquelle les principaux opérateurs du tourisme devraient s'impliquer, qu'ils soient publics ou privés, voire des collectivités locales. Ainsi, à défaut de recettes touristiques par l'arrivée de touristes étrangers, l'économie des ressources en devises sera possible en offrant des vacances décentes en Algérie aux Algériens.