Evocation n L'association culturelle Zinet El-Qaâda a rendu, hier, à la Bibliothèque nationale, un hommage à l'écrivain et au poète Tahar Djaout. C'était l'occasion de revisiter celui dont l'œuvre est empreinte d'un lyrisme romantique, mais aussi de franchise et d'audace. L'hommage s'est voulu distinctif : d'abord, une projection d'un numéro de Akouass (Arcades), une émission culturelle réalisée aux tout débuts des années 1990 et animée par Amine Zaoui, écrivain et, actuellement, directeur de la Bibliothèque nationale. Il y est question d'un entretien dans lequel Tahar Djaout évoquait son expérience d'écrivain ainsi que son rapport à la poésie. La journée commémorative s'est poursuivie par une lecture de textes, surtout des poèmes du disparu, donnée par de jeunes élèves de l'école primaire (une école privée) les Glycines. Une lecture émouvante, agréablement ponctuée d'un accompagnement musical (à la guitare). Avant que les élèves ne montent à la tribune pour dire les textes, la directrice de l'école, Mme Banmensour, a tenu à déplorer que des textes comme ceux de Tahar Djaout ne soient pas intégrés dans les programmes scolaires, ajoutant que son établissement a initié l'enseignement de la littérature algérienne dans le but de rendre hommage à ces femmes et ces hommes qui ont fait les belles lettres de notre littérature, mais surtout en vue de les faire connaître aux jeunes générations. Elle a appelé, par ailleurs, les instances concernées, à l'instar du ministère de l'Education, à prendre l'initiative d'intégrer les textes de nos écrivains dans les programmes scolaires. La cérémonie a été marquée par la lecture par la fille de Tahar Djaout, Nadia, d'une lettre dédiée à sa mémoire et une communication de Mohamed-Cherif Ghebalou, journaliste et universitaire. Dans cette communication, l'intervenant a évoqué Tahar Djaout, comme un écrivain, mais surtout comme un compagnon de parcours. Pour sa part, le président de l'association a tenu à saluer les efforts entrepris par l'école, une initiative louable, selon lui, contribuant, de ce fait, à faire revivre et promouvoir la littérature algérienne. «Tahar Djaout n'est pas mort, il est toujours parmi nous et ce, à travers ses écrits, ses idées, ses principes et son combat, un combat pour une Algérie moderne, émancipée et démocratique, et c'est pour cette raison qu'il a été assassiné. Parce qu'il aspirait à une société libre et affranchie de toute démagogie, de dits et de diktats sous le couvert de préceptes moraux, politiques ou religieux». Tahar Djaout, assassiné le 26 mai 1993, est natif du village d'Oukhlou, (Azeffoun) en 1954. Journaliste et enseignant de mathématiques, il compte nombre d'ouvrages littéraires et poétiques.