S'il existe bien un domaine où le FLN doit inscrire indiscutablement sa nouvelle démarche, c'est bien celui de sa politique extérieure, fondée, depuis la lutte de Libération nationale, sur des principes immuables. Ces derniers ont pour dénominateur commun la dépense de la souveraineté nationale, de la liberté et de l'unité des peuples, la défense des intérêts supérieurs de l'Etat et de ses institutions avec comme corollaire un soutien indéfectible aux peuples opprimés en vue de leur libération et de leur émancipation. Hormis la parenthèse de Sant'Egidio, ces objectifs demeurent toujours d'actualité, même si l'action extérieure du FLN a été mise en veilleuse depuis 1990. Aujourd'hui, le redéploiement du FLN hors des frontières nationales s'avère un des piliers de sa rénovation dans un contexte international qui appelle d'autres initiatives et d'autres démarches en dehors de celles préconisées dans les ârchs traditionnels de réflexion. Consultation, dialogue, concertation, coopération... les maîtres mots d'une démarche au service de la défense des intérêts de la nation pour mettre en échec tout d'abord les campagnes médiatiques dirigées de l'extérieur, contre notre pays par des groupuscules en mal de représentativité, d'où la nécessité mise en oeuvre d'une stratégie prenant en charge la préoccupations nationales à l'adresse du monde extérieur. Intéressé à plus d'un titre de connaître la nouvelle évolution du parti et des positions sur les grandes questions internationales de l'heure. C'est dans ce cadre que la «nouvelle force tranquille» du paysage national politique s'affaire en toute discrétion, d'inscrire sa nouvelle démarche avec la sérénité et le respect voulus. Sans pour autant anticiper les résultats et recommandations de la commission ad hoc chargée d'élaborer la stratégie du parti et son programme d'actions extérieures, force est de rappeler que le FLN aura à s'inscrire dans une large vision s'opposant essentiellement aux logiques dominantes du système international qui marginalise les Etats faibles et déstructurés en les appauvrissant toujours davantage ; le terrorisme, la violence et l'émergence de maffia sont les conséquences induites de telles politiques. Aujourd'hui, une paix factice s'est instaurée entre le gouvernement sous le joug des effets de la mondialisation. A partir de ce concept universel de domination reposant sur l'idée non déclarée d'un partenariat à souveraineté limitée, il est loisible d'affirmer en toute quiétude que cette paix imposée aujourd'hui aux peuples ne peut en elle-même suffire, pour la stabilité. L'hégémonie est toujours présente et ses effets demeurent toujours les mêmes. Certes, des initiatives de recentrage existent à l'instar de celle suscitée et initiée en Afrique (NEPAD) et pour laquelle il est indispensable d'adhérer sous peine d'exclusion de la grande famille africaine, parent pauvre du système politique et économique internationale Un défi à la lutte contre la pauvreté et le développement durable. En zone euroméditerranéenne, l'édification d'ensembles régionaux homogènes, tels que l'UMA, s'avère indispensable face aux ambitions d'extension de zones d'influence. Faute d'issues de secours, le modèle d'ancrage euroméditerranéen imposé par l'Union européenne lors de la conférence de Barcelone est accepté. Aussi, n'est-il point nécessaire d'insister sur l'urgente mise en oeuvre de l'unité politique et économique maghrébine dont l'enjeu se situe bien au-delà des facteurs qui handicapent lourdement le processus d'unification. De par ses responsabilités historiques, le FLN appuiera de toutes ses forces cette démarche visant au regroupement des pays frères, sans pour autant occulter la volonté d'affranchissement du peuple sahraoui, source de paix et de stabilité pour la région. Du côté de la rive occidentale de la Méditerranée, le FLN oeuvrera inlassablement aux côtés de partenaires privilégiés à faire de l'héritage des relations coloniales ou de domination politique des passerelles de dialogues féconds à travers une véritable définition des rôles et tâches responsables qui incombent à tous les acteurs qui interviennent dans notre espace géopolitique et stratégique à la mesure de leur capacité d'en mesurer les conséquences et, par la même, d'influer sur le cours des événements. Dans ce cadre, le FLN, comme de par le passé, fera sienne des préoccupations de notre communauté installée en Europe et se veut comme le premier rempart dans la défense de leurs intérêts nationaux, que ce soit au plan politique ou économique. Dans les pays arabes, le FLN continuera d'apporter sa contribution à la réalisation des nobles objectifs du peuple palestinien tout en concourant à l'unité et à la cohésion de sa représentation politique qui constituent le lien et les véritables enjeux de la crise actuelle ; encore faudrait-il que les dirigeants palestiniens ne fassent pas l'impasse de l'escale d'Alger comme ce fut le cas lors de la dernière décennie. L'unité du monde arabe s'impose plus que jamais face au retour en force de la barbarie sioniste. Au plan multilatéral, le FLN, en tant que «force politique d'essence sociale» est partie prenante des revendications prônées à juste titre par une large partie de la société civile internationale notamment s'agissant du traitement politique de la dette et des revendications à caractère social. Ce combat s'inscrit dans une logique de défense élémentaire des droits de l'Homme auxquels le FLN souscrit vainement puisqu'il s'agira d'instaurer en Algérie, pays moderne et démocratique, un espace de paix, de stabilité, de sécurité et de coopération mutuellement avantageux. Tels seront, sans nul doute, les objectifs premiers d'un FLN émergeant dans l'exercice de ses missions extérieures en tant que force politique avertie et modèle représentatif des aspirations de la majorité du peuple algérien. Le FLN est capable d'assumer une seconde fois une mission historique avec ses potentialités humaines dès lors que les enjeux considérables seront compris de tous. Le FLN sera appelé alors à instaurer une démarche nationale commune en faveur des intérêts supérieurs de la nation.