ses rapports avec les partis issus du tiers-monde subiront-ils un changement radical ? Le FLN de Benflis opte pour une reprise des relations avec «l'Internationale socialiste (IS)», relations «suspendues» dans le sillage du Ve congrès du fait d'un gel des activités de la Commission des relations internationales de l'ex-parti unique, dont l'aura n'était pas au goût des décideurs de l'époque. Si certains trouvent à redire sur cette décision à haute portée stratégique, il n'en demeure pas moins que la politique de la chaise vide opérée par le parti sur la scène internationale depuis les événements d'Octobre 88 ont eu des conséquences fâcheuses pour l'Algérie, coupée de ses appuis (nombreux) et relais politiques à travers le monde. S'il existe un domaine où le FLN doit, aujourd'hui, inscrire indiscutablement sa nouvelle démarche, c'est bien celui de sa politique extérieure fondée depuis la lutte de Libération nationale sur la défense de principes immuables. Pour rappel, le FLN s'est prononcé pour un dialogue avec l'Internationale socialiste dès le début des années 80 (statut de membre observateur) avec la ferme intention d'être un acteur incontournable dans l'orientation et la prise de décisions de cette organisation qui regroupe en son sein les partis d'obédience socialiste de trois continents (Europe, Afrique, Amérique latine). Le chef d'orchestre de l'IS était et demeure toujours le SPD d'Allemagne qui avait pour premier secrétaire un certain W.Brant, initiateur d'un courant international «progressiste» appelé à réformer les politiques des partis de droite aux commandes des affaires de l'Etat dans la majorité des pays européens. L'IS se présentait alors comme une force de changement pour les sociétés européennes tout en prônant une politique d'ouverture avec les pays tiers-mondistes. Le plan «Brant» esquissait déjà à l'époque les contours des relations politiques et économiques devant régir la coopération future entre pays développés et P.V.D et ce, dès la prise de pouvoir de la «gauche» en Europe, ce qui fut fait graduellement...Le FLN entretenait des relations suivies avec ces partis dorénavant au pouvoir et dont les secrétaires généraux, devenus par la suite chefs de gouvernement, avaient pour nom: Olof Palme (SPD - Suède), le chancelier Kreisky (P. socialiste d'Autriche - PSÖ), François Mitterrand (PS français), Felipe Gonzales (Parti socialiste ouvrier espagnol - PSOE), etc. L'arrivée de ces forces politiques au pouvoir, malgré beaucoup de désaccords avec nombres d'entre elles sur certains problèmes politiques, était considérée comme une des finalités des objectifs à atteindre par le FLN dans la mise en oeuvre de sa stratégie internationale, notamment la défense de certains intérêts supérieurs de l'Etat d'une part et de ceux qui, à travers le monde, luttaient pour leurs droits intangibles à l'autodétermination et à l'indépendance, d'autre part. Fort de ces appuis au sein de l'IS, le FLN, malgré la présence d'organisations politiques hostiles, notamment l'Usfp du Maroc allié naturel du PS israélien et de son acolyte le Mapaam, a réussi à imposer à l'IS des résolutions favorables et de soutien à l'OLP, au Front Polisario, aux forces progressistes nationales du Liban, aux régimes castristes et sandinistes du Nicaragua, de même que ces résolutions dénoncèrent avec véhémence les oligarchies militaires latino-américaines à la solde d'intérêts étrangers à leurs pays respectifs. Le cas du Chili en fut l'illustre exemple. Le continent africain fut également un centre d'intérêt pour certains membres influents de l'IS. Il serait bon de rappeler particulièrement que les desseins d'indépendance étaient fortement contrariés par des régimes néocolonialistes voulant se regrouper avec la bénédiction de l'IS. Le FLN mit fin aux espoirs d'émancipation de l'Internationale socialiste africaine, malgré les efforts avertis du Parti socialiste français dont certains membres avaient la nostalgie de l'ère coloniale!...Dans un proche avenir, le FLN, parti démocratiquement majoritaire dans le pays, aura à reprendre des missions extérieures, avec comme seul souci, la défense des intérêts de la nation. Que ce soit au plan politique ou économique, le FLN, en tant que «force politique sociale» aura à inscrire son «come-back» à la lumière des nouveaux enjeux internationaux. Pour cela, une autonomie de réflexion lui est nécessaire avec la mise en place d'instruments novateurs et crédibles, accompagnée de l'engagement et de la solidarité d'une société civile avancée. Ainsi, l'IS ne sera plus, avec en son sein la présence du FLN, la caisse de résonance d'un parti aux cordes vocables vieillissantes.