La semaine écoulée, des cérémonies de parrainage ont eu lieu dans plusieurs arrondissements. Aujourd'hui, plusieurs rassemblements sont prévus à Paris et dans d'autres villes françaises pour protester contre l'expulsion des enfants sans-papiers scolarisés en France. Jeudi , à l'initiative de la Ligue des droits de l'Homme, des personnalités politiques François Hollande (PS), Marie-Georges Buffet (Parti communiste), Dominique Voynet (Verts), des artistes comme Isabelle Adjani et Guy Bedos, des metteurs en scène, Costa Gavras et Patrice Chéreau ,et des représentants des syndicats CGT et CFDT notamment, ont appelé à la mobilisation contre «la chasse aux enfants». Dans cet appel qualifié par les observateurs de désobéissance civile, les signataires déclarent «nous savons que dans toute société démocratique la loi est la règle qui s'impose pour tous. Mais nous savons aussi que lorsque la loi viole des principes aussi élémentaires, c'est notre devoir de citoyens, notre devoir de conscience de ne pas s'y plier». Par ailleurs, une pétition lancée par le Réseau éducation sans frontières (REF) engage les signataires à «héberger, nourrir et ne pas livrer à la police des familles sans papiers». La semaine écoulée, des cérémonies de parrainage ont eu lieu dans plusieurs arrondissements sous la direction de REF, des associations et, bien entendu, des personnalités de la gauche. Des parents d'élèves organisés en réseau resteront en contact tout l'été pour se retrouver et se mobiliser à la moindre alerte. Quant aux familles sans papiers, elles sont des dizaines à faire la queue devant les préfectures dès les premières heures du jour pour déposer leurs dossiers de régularisation.Cet espoir est venu de la deuxième circulaire de Nicolas Sarkozy début juin, instruisant les préfets de régulariser les parents d'enfants scolarisés «au cas par cas , à titre humanitaire et exceptionnel». Les préfets ont jusqu'au 15 août pour enregistrer l'ensemble des demandes. Sauf que le nombre varie selon que l'on soit administration ou associations ; 2500 personnes pour le ministère de l'Intérieur et près de 45.000 dont de nombreux Algériens arrivés dans les années 90 pour les secondes. Pour rappel de certaines conditions, l'un des parents doit avoir sa résidence en France depuis au moins deux ans, au moins un des enfants doit être né en France ou y résider depuis l'âge de 13 ans, l'enfant ne doit pas avoir de lien avec le pays dont il porte la nationalité ,les parents doivent contribuer de manière effective à l'entretien et l'education des enfants. Inutile de préciser que ces critères ont été vivement critiqués par les associations de défense des sans-papiers . De même que l'aide au retour proposée aux familles, environ quinze mille euros, pour un couple et avec deux enfants. La semaine passée, un médiateur national a été nommé pour harmoniser la régularisation sous certaines conditions, de certains parents. Dans un premier temps, le ministre de l'Intérieur avait envoyé une circulaire à l'administration pour surseoir jusqu'au 30 juin pour procéder à l'expulsion des familles sans-papiers ayant des enfants scolarisés. Ce fut alors le tollé général et la mobilisation a commencé à s'accélérer. Lors de son dernier point de presse, le Premier ministre Dominique de Villepin a conforté Sarkozy en excluant «toute régularisation massive» et a refusé, tout comme le ministre de l'Intérieur de «donner le sentiment que tous ceux qui en France viendraient avec des enfants, s'inscrivant dans une école, auraient un droit à rester dans notre pays».Pour la majorité au gouvernement toute «cette agitation n'est qu'une manipulation de l'opinion et une interpretation fallacieuse des textes». L'opposition de gauche a, pour sa part, trouvé une cause consensuelle en cette période pré-électorale alors qu'elle avait été très frileuse à l'égard de la loi sur l'immigration proposée par Nicolas Sarkozy en mai.