Son parti, a-t-il défendu, ne s'est jamais positionné contre l'augmentation des salaires. «Le projet de loi sur la Fonction publique était prêt avant la tenue du premier conseil de gouvernement présidé par M.Abdelaziz Belkhadem. Il faut que le peuple sache que ce document n' est pas né en une semaine ou encore en un mois, mais qu'il est le fruit des efforts consentis des années durant», a lâché jeudi M.Miloud Chorfi, porte-parole du Rassemblement national démocratique, dans un discours prononcé devant les cadres femmes à la salle Ibn Khaldoun. Le message est destiné à ceux qui veulent faire de la réévaluation des salaires «un sujet de surenchère politique», ou encore «un thème de campagne pour les échéances électorales de 2007». Sans équivoque, Chorfi cite le Front de libération nationale (FLN), qui est en train de récupérer sciemment «les dividendes d'une politique menée avec fermeté par l'ex-chef de gouvernement M.Ahmed Ouyahia durant les trois dernières années». «Sur le plan économique et social des pas importants ont été franchis durant cette période», note-t-il. Conscient des enjeux, le porte-parole du RND, tout en rappelant que la rencontre intervient dans des conditions «spécifiques», a saisi cette occasion pour mettre les points sur les «i», exprimer ses positions sur les questions d'actualité et répondre aux critiques formulées contre son parti. La première concernant les salaires. «Notre parti ne s'est jamais positionné contre l'augmentation des salaires. Bien au contraire». Le sénateur et membre du bureau national, M.Chihab Seddik a rappelé que l'Ugta qui a toujours milité pour les droits des travailleurs, est dirigée par des militants du RND, citant dans sa lancée MM.Djenouhat et Abdelkader Malki, avant de saluer la décision prise par le président de la République au profit des travailleurs de la Fonction publique et des retraités. L'autre précision de taille c'est ce soutien «inaliénable» au président de la République. «En 94 le RND était parmi les rares partis politiques à avoir soutenu clairement la candidature de M.Abdelaziz Bouteflika, au détriment de la cohérence du parti. Nous avons réitéré cet engagement en 2002 parce que nous avons estimé que l'homme doit continuer un processus entamé pour le rétablissement de la paix. Sur cette question nous estimons que nous n'avons rien à nous reprocher», a défendu le représentant d'Ouyahia, lequel a brossé un tableau positif du bilan du président, démentant les «spéculations autour de divergences entre le président et le chef de son parti». Jeudi le RND a affiché son soutien au gouvernement Belkhadem. «Nous appuyons le gouvernement au niveau des différentes instances élues et au sein des structures du parti». C'est la première fois depuis le départ d'Ouyahia que le RND affiche publiquement son soutien à l'Exécutif. Ce parti qui, certes n'a pas la majorité au niveau du Parlement, a rassuré néanmoins qu'il ne sera pas à l'origine du blocage des lois initiées pas ses alliés. Concernant la Constitution, il a soutenu que son parti appuiera la démarche du président s´il décide de la réviser. «Le RND ne se positionnera jamais contre une révision émanant du chef de l´Etat et mobilisera tous ses efforts pour concrétiser sa vision», a noté Chihab Seddik, tout en réfutant l´idée qu´une telle question soit le sujet d´un seul parti. Le RND déploiera tous ses efforts afin de veiller à l´application des mesures et des directives de la charte sur le terrain. Tout cela se fera dans une ambiance de précampagne. «Oui, nous sommes en pleine campagne pour les législatives et les locales de 2007. Je peux vous assurer que les prochaines élections seront totalement différentes de celles de 2002», affirme M.Chorfi. Ce dernier a instruit ses militants de ne pas contracter des alliances au niveau local. «Tag ala man tag», a-t-il lancé. Affirmant que l'Alliance se limite au sommet entre les directions du parti, Chorfi a rassuré que le RND se porte bien. «Il enregistre même une adhésion massive des militants de tendances politiques différentes».