Le public allemand, présent dans l'Olympiastadion de Berlin, était d'un grand apport dans la victoire de son équipe, il a joué à fond son rôle de 12e homme. Lors d'un match très serré, caractérisé par un jeu fermé, la sélection allemande a fait la différence en battant l'Argentine grâce aux tirs au but. Même si on n'avait pas assisté à un bon spectacle, le match fut très disputé et plein de suspense. Vu la sensibilité et l'importance de la rencontre, on a eu droit à une empoignade caractérisée par l'engagement physique. D'ailleurs, le volet technique est rarement assuré dans ce genre de compétition où les équipes jouent sous une terrible pression. Au moment où on s'attendait à ce que l'équipe locale annonce la couleur dès les premières minutes, se sont les Argentins qui montrent plus de réalisme et de combativité. Le pays organisateur a joué avec plus de précipitation. On voulait coûte que coûte arriver tôt à la cage du gardien adverse, comme ce fut le cas lors du match des huitièmes de finale face à la Suède, lorsque l'attaquant Podolski a tué le match dès les premières minutes en inscrivant deux buts. Cette fois-ci, cela n'a pas été le cas. Les coéquipiers du capitaine Ballack étaient méconnaissables lors de la première période. Plus le temps passe, plus la tension monte et les joueurs subissaient une grande pression. Comme en témoigne le nombre incalculable de balles ratées au milieu du terrain et à la défense. Il a fallu attendre la 49e minute, suite au but de l'Argentine, pour voir les Allemands se réveiller de leur «sommeil». Lors du reste de la partie, les protégés de Klinsmann ont dominé de bout en bout leur adversaire du jour. Ainsi, à la 80e minute, Miroslav Klose a pu rendre les pendules à l'heure. L'Allemagne égalise, le stade s'enflamme et le spectacle assuré pour le reste de la rencontre. A partir de là, les deux équipes ont fourni de belles combinaisons jusqu'à la fin des prolongations. En outre, le public de l'Olympiastadion de Berlin a joué à fond son rôle de 12e homme. Ils n'ont jamais laissé tomber leur équipe. Un bon nombre d'observateurs ont estimé que l'équipe allemande a eu de la chance ce jour-là de jouer devant son public, sinon elle n'aurait pas passé l'épreuve de l'Argentine. En plus du public, il y a aussi un certain Ballack qui a conduit l'équipe de Klinsmann jusqu'au dernier carré de cette compétition. Le capitaine de la sélection allemande fut incontestablement le meilleur joueur sur le terrain. Il ne s'est pas contenté seulement d'animer le jeu, mais il s'est démené dans l'entre-jeu en portant son soutien à ses coéquipiers de la défense. C'était grâce à ce meneur de jeu que l'Allemagne a retrouvé de nouvelles ressources. Après avoir été menée au score, Ballack envoye le ballon dans la surface de réparation de l'Argentine, et c'est ce qui a amené le but d'égalisation. Tous les Allemands ont eu peur au ventre quand ce dernier a reçu une blessure légère à son pied droit. Après la fin de la rencontre, Klinsmann dira à la presse que son équipe mérite amplement sa victoire. «La rencontre était très serrée, certes, mais j'avoue que mon équipe a créé plus d'occasions de buts que l'adversaire et elle a été plus présente dans la surface adverse. Aussi je pense que la victoire est méritée», déclare ce dernier. Et d'ajouter: «maintenant on pense à l'avenir. On veut remporter les deux derniers matchs pour finir champion du monde», espère-t-il. De son côté, l'entraîneur de l'Argentine, José Pekerman, a souligné, vendredi soir, qu'il était très déçu par le résultat final de la rencontre. «Je suis très déçu de ne pas atteindre notre objectif. Mes joueurs ont fourni une belle prestation. Je pense que notre peuple se souviendra toujours de cette équipe» a-t-il souligné, tout en reconnaissant ses erreurs tactiques. «J'ai dû remplacer deux de mes joueurs, et nous l'avons payé cher. Cela a été un avantage pour l'Allemagne, qui a su mieux s'adapter», a-t-il reconnu. Après avoir battu l'une des meilleures équipes du tournoi, l'Allemagne jouera son prochain match des demi-finales, le 4 Juillet à Dortmund face à l'Italie. Ça sera une rencontre classique entre deux équipes qui se connaissent bien. On va assister à une rencontre entre la meilleure défense du championnat face à une équipe qui adopte une nouvelle philosophie offensive dont seul l'entraîneur Klinsmann connaît le secret.