Près de 50.000 piqûres par scorpion sont recensées en moyenne chaque année dans notre pays. C'est durant la saison estivale qu'augmente l'activité des scorpions d'où une augmentation du nombre de piqûres durant les mois les plus chauds, c'est-à-dire de juin à septembre. En 2005, le scorpion a provoqué 74 décès, en majorité des enfants. Depuis l'an 2000, près de 50.000 piqûres par scorpion sont enregistrées en moyenne chaque année dans notre pays. Ces chiffres nous ont été communiqués, hier, par le docteur Oulmane Djamel Eddine, président de l'association Primage. «Même si la courbe du nombre de décès par rapport au nombre de piqûres tend globalement à baisser sur les 15 dernières années, l'envenimation scorpionique continue d'être un problème de santé publique», a-t-il indiqué. Il précisera qu'il s'agit d'un excellent exemple de problème de santé résultant des défaillances et des insuffisances de divers secteurs extra-santé. Il s'agit de l'urbanisation sauvage, l'irrespect de l'hygiène du milieu, la mauvaise gestion de l'environnement, le déficit en information continue et l'inconscience de certains citoyens des régions où sévit le scorpion. Pour lutter efficacement contre le scorpion, le Dr Oulmane propose des actions qui relèvent des collectivités et des autorités locales comme l'installation de l'éclairage public près des habitations, la gestion rigoureuse du ramassage des ordures ménagères et des mesures répressives à l'encontre de ceux qui ne respectent pas les lieux de dépôt des déchets ménagers. Les citoyens doivent également s'impliquer dans cette opération, a-t-il soutenu. L'élimination des tas de gravats près des maisons et des lieux d'habitation, le colmatage des fissures et des trous dans les murs et les portes des habitations, l'installation d'une margelle de revêtement lisse de 10 cm de hauteur autour de chaque habitation afin de constituer une ceinture qui fera obstacle au scorpion sont, entre autres, les mesures conseillées. «Il y a lieu de ne jamais laisser les enfants dormir ou se coucher à même le sol, d'avoir le réflexe de vérifier le contenu des souliers et d'éviter de marcher pieds nus», a-t-il précisé. Il faut savoir aussi que des animaux comme la poule, le chat et le hérisson chassent et éloignent le scorpion des alentours d'une habitation. Pour le Dr Oulmane, toutes ces mesures peuvent réduire considérablement le nombre des victimes et si une personne est quand même piquée par un scorpion il faut éviter les gestes et comportements inutiles comme poser un garrot, scarifier la piqûre ou lui appliquer un insecticide, de l'eau de Javel, du gaz butane ou la «pierre noire» qui est très utilisée dans le Sud. «Tous ces gestes font plutôt perdre du temps et risquent d'aggraver la situation», estime M.Oulmane qui conseille de transporter le plus rapidement possible la victime vers la structure de santé la plus proche. La prise en charge de la victime d'une piqûre se fait avec le sérum antiscorpionique.