Les malades ne seront plus contraints d'apporter les couvertures et les repas pendant leur hospitalisation. Annoncées en avril dernier, les nouvelles mesures visant à améliorer les conditions d'hospitalisation sont appliquées depuis hier. Les malades ne seront plus contraints d'apporter les couvertures et les repas pendant leur hospitalisation. Ces objets d'usage courant favorisent, en fait, la transmission des bactéries vers les hôpitaux. Une virée aux urgences du CHU Mustapha nous a permis de constater les changements au premier jour de l'application de cette mesure. Les malades ont eu droit à des coussins, draps et couettes neuves, à des petits-déjeuners (café au lait et croissant) et à un menu varié au déjeuner avec des fruits et du yaourt. Une soupe aux légumes et aux protéines a été servie également aux malades intubés. Certaines sources nous ont confirmé la fermeture, prochainement, des cuisines de l'hôpital pour faire appel aux traiteurs dans le choix et la préparation du menu. «Pourvu que ces mesures durent et soient respectées des deux côtés, c'est-à-dire les responsables du CHU et les familles des malades. Il ne faut pas nier que la nourriture des hôpitaux est souvent immangeable et les lits rarement propres. C'est pour cela que nous étions contraints de tout ramener de chez nous», témoigne une personne venue rendre visite à son proche hospitalisé aux urgences. Les malades, quant à eux, se sont dits soulagés d'être si bien pris en charge. Nous avons constaté même des contrôleurs de l'administration qui sillonnaient les services pour faire respecter la mesure. Médecins et spécialistes s'accordent à dire que les infections nosocomiales sont transmises par les objets d'usage courant utilisés par les malades, tels les couvertures et les ustensiles de cuisine. Les proches des malades, le personnel médical et même les autres patients restent des sujets à risque et peuvent facilement être contaminés à l'intérieur des hôpitaux. Selon les statistiques du ministère de la Santé, le taux de contamination par les hépatites virales est en augmentation constante parmi les dialysés où 40% des malades sont atteints. Les hépatites virales sont des infections nosocomiales très répandues actuellement et touchent même des membres de leur famille et le personnel médical, notamment les chirurgiens. Le ministère de la Santé avait lancé dernièrement une enquête nationale sur les hépatites virales dans les établissements hospitaliers pour essayer de réduire le taux de contamination à l'intérieur des établissements sanitaires, signale-t-on. L'amélioration de la qualité des services dans les hôpitaux semble être le cheval de bataille du ministère de la Santé. L'Etat, faut-il le souligner, a alloué au secteur de la santé, dans le cadre du programme quinquennal 2005/2009, un budget de l'ordre de 125 milliards de dinars. Le budget affecté à l'alimentation pour l'année 2006 a été augmenté de 35% par rapport à celui de l'exercice écoulé.