De la phase théorique à la phase pratique de la concrétisation du lancement de la Zone de libre-échange du continent africain, les grands axes de fonctionnement se mettent en place. La suppression progressive des barrières douanières est, sans conteste, la grande innovation de cet événement qui réunit 54 pays du continent. À ce titre, la validation de la proposition algérienne, relative aux exonérations temporaires sur les grilles tarifaires, a fait l'objet, à Accra, au Ghana, lundi, de la 9e réunion du Conseil des ministres chargés du commerce dans la Zone de libre-échange continent africain. Il en est ressorti l'acceptation d'«un démantèlement tarifaire progressif, sur une durée de 5 années, pour 90% des tarifs douaniers et pour une durée de 10 ans pour 7% d'autres, alors que le taux des 3% restants demeure non concerné par le démantèlement tarifaire et sont connus principalement pour être des produits très sensibles, qui sont déterminés par chaque pays». À ce rythme, l'objectif de la Zlecaf est de favoriser les échanges intra-africains, qui ne s'effectuent qu'à hauteur de 16%, au demeurant. Le démantèlement tarifaire progressif, visant à porter ce taux à 60% en 2022, contribuera à libérer les économies africaines de l'exploitation des matières premières et d'attirer des investissements conséquents. Considéré comme le premier objectif, le taux de suppression de 90% des grilles tarifaires fera de la Zlecaf, à long terme, le plus important espace commun d'échanges commerciaux au monde. D'où l'importance, aujourd'hui, de mettre les règles et les fonctionnements pérennes et efficaces, car, en définitive, le but de cette organisation est de générer les moyens nécessaires aux pays membres de diversifier leurs économies et d'accroître leurs croissances. Un résultat qui contribuera à une intégration africaine en force, notamment après les derniers développements de la situation économique mondiale. Pour l'Algérie, ce premier pas vers le démantèlement tarifaire intervient dans une phase importante de la relance économique, notamment en matière de développement du secteur de l'exportation. L'accès à un marché aussi important est une opportunité en or afin de consolider le déploiement des produits «made in Algéria». Ces derniers seront, désormais, après leur passage sur la zone de libre-échange, des produits «made in Africa», et bénéficieront d'ouverture immenses autant sur le continent que sur les marchés internationaux. C'est dans cette optique qu'il est impératif de déterminer les mécanismes, les lois et les priorités de la Zlecaf. À ce titre, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a pris part, en présentiel, lundi et mardi, aux travaux de la réunion ministérielle qui sera consacrée à «la détermination des directives politiques nécessaires aux négociateurs pour la finalisation des questions en suspens, notamment le lancement des échanges commerciaux dans le cadre de cette zone». Dans le même sillage, et dans l'ultime objectif de poursuivre la concrétisation des étapes de création et de lancement de cette zone, le Conseil ministériel, procédera à«l'examen et à l'adoption des recommandations et des résolutions issues de la 11e réunion du Comité des hauts fonctionnaires chargé du commerce de la Zlecaf, tenue durant la période allant du 20 au 23 juillet, ayant trait au commerce des marchandises et des services, à l'investissement et aux droits de la propriété intellectuelle».