Ces dernières années, le gouvernement s'est inscrit dans une approche de développement des exportations. À cet égard, des entreprises spécialisées dans la production de biens et de services se sont lancées dans ce secteur. Une démarche qui semble réussir. Selon la direction des Douanes algériennes, les exportations ont atteint, durant les 6 premiers mois de l'année, les 25,922 milliards de dollars, soit une augmentation de 48,3% par rapport à 2021. Plus que la moitié de l'objectif de l'Algérie pour 2022. Un montant dénotant la volonté de l'Etat de sortir progressivement de la dépendance aux hydrocarbures en diversifiant les activités économiques et commerciales pour intégrer un nouveau modèle économique bâti sur la création de la valeur ajoutée. Et le changement de l'appellation du département dirigé par Kamel Rezig devenu, depuis le mois de juillet 2021, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations n'était, donc, pas fortuit. Il traduit l'intérêt accordé par le gouvernement aux exportations et confirme la détermination des hautes autorités du pays à faire des exportations hors hydrocarbures un véritable levier de croissance de l'économie nationale. En outre, la direction des Douanes algériennes, révèle que les exportations hors hydrocarbures dépassent l'objectif de l'année. Elles sont évaluées à 3,507 milliards de dollars ces 6 derniers mois. Un chiffre résultat d'une batterie de mesures incitatives comprenant, notamment la création de couloirs verts dédiés à l'exportation, des avantages fiscaux, des facilitations administratives en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l'étranger. L'Algérie s'est fixé comme objectif d'exporter pour 7 milliards de dollars en hors hydrocarbures en 2022, contre 5 milliards de dollars réalisés en 2021. Un objectif réalisable. Certes, le placement ces derniers mois de quelques produits algériens sur les marchés étrangers a boosté les exportations hors hydrocarbures (EHH) et augmenté leur volume. Néanmoins, il est impératif d'élargir l'assiette des produits exportables. En effet, l'objectif des 7 milliards n'est pas très élevé, par rapport aux capacités de l'offre exportable, estiment certains observateurs, pour peu qu'un certain nombre de conditions soient remplies. Pour consolider le potentiel de l'Algérie en matière d'exportation, «il est urgent de travailler sur la logistique, à savoir la dimension exportatrice des ports» relevait l'expert en commerce extérieur, Ali Bey Nasri, qui met l'accent, également, sur la nécessité d'«engager des réformes réglementaires». D'autant que se contenter d'un marché local est loin d'être une démarche dynamique ni d'avenir. Pour ce faire, il est impératif de se mettre aux normes internationales. En effet, les partenaires du marché libre, des zones comme l'Union européenne ou les Etats-Unis d'Amérique, et même de la Zlecaf exigent des normes auxquelles certaines entreprises algériennes ne peuvent répondre pour le moment. La conquête des marchés étrangers impose aux différents intervenants de combler le déficit d'information, en utilisant tous les moyens de communication. Les missions et foires commerciales offrent des occasions inespérées afin de conclure des alliances stratégiques de distribution avec des partenaires locaux.