À moins d'un mois de la rentrée scolaire 2022/2023, les six écoles privées que compte la wilaya d'Annaba affichent déjà complet. Certes, ces écoles ne sont pas ouvertes à toutes les bourses. Cependant, ces dernières années, plusieurs familles de la classe moyenne arrivent à inscrire leurs enfants dans ces écoles privées. Un choix imposé par l'école «parallèle» des cours particuliers. Ces derniers consomment plus de 50% du budget familial. Une situation ayant contraint plusieurs parents à transférer leurs enfants du publice au privé. Tel le cas de ce père de famille rencontré devant une école privée. Simple fonctionnaire, ce père de famille venu payer les frais de scolarisation de sa fille. «Après une petite opération de calcul, j'ai constaté qu'entre 10.000 et 12000 DA/ mois pour certains cours et entre 2000 et 2500 DA la séance pour certaines matières, les cours de soutien dépassent largement le coût de l'enseignement dans une école privée», a expliqué ce père de famille. Une situation que notre interlocuteur déplore. «Ma fille n'est pas excellente, mais, elle n'est pas faible. Depuis qu'elle est dans cette école, elle n'a pas suivi le moindre cours de soutien, puisqu'elle assimile bien les programmes enseignés», a-t-il précisé. Ce dernier trouve aberrant que les élèves recourent aux cours de soutien de la première année jusqu'au baccalauréat. L'autre argument à l'origine de l'engouement réside dans la sécurité et le programme de demi- pension assurés par ces écoles. Une aubaine pour bon nombre de familles dont les deux parents travaillent et qui trouvent une certaine quiétude du fait que leurs progénitures ne sont pas astreintes aux «mauvaises» fréquentations contrairement aux écoles publiques où la discipline fait, souvent, défaut. En outre, les doléances des parents sont entendues et les directeurs sont moins tolérants envers les écarts de comportements. L'autre grief retenu à l'encontre des écoles publiques est celui des interminables grèves des enseignants. Néanmoins, pour bon nombre de parents, les enseignants du système privé ne sont pas forcément meilleurs que ceux du public. Ils ont tous été formés à la même école. Peut-être que la différence est dans la rémunération. Néanmoins, tout n'est pas rose dans le système des écoles privées. Ces dernières sont souvent implantées dans des villas. Un inconvénient, certes, mais aussi un avantage du fait que les salles de cours ne peuvent contenir plus de 20 élèves. Ce qui explique que les six écoles privées à Annaba croulent sous une demande sans cesse grandissante. Mais dire que le système privé est meilleur que le public, c'est aller vite en besogne. À chacun ses avantages et ses inconvénients