L'ONU s'est dit «profondément préoccupée» mardi par une montée des tensions entre rivaux politiques libyens, qui fait craindre une nouvelle guerre civile dans ce pays, appelant à la «désescalade immédiate». La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) suit, selon un communiqué, «avec une profonde inquiétude les mobilisations militaires et la menace de recourir à la force» dans le but de résoudre une crise de légitimité entre factions rivales. La crise s'est aggravée en février dernier lorsque le Parlement siégeant dans l'Est a désigné Fathi Bachagha, ancien ministre de l'Intérieur, comme nouveau Premier ministre, alors que le chef de l'Exécutif installé à Tripoli (Ouest), Abdelhamid Dbeibah, refuse de lui céder le pouvoir. «Le recours à la force par une partie est inacceptable et ne pourra pas aboutir à (...) la reconnaissance de la communauté internationale», a averti la mission onusienne, appelant les différents rivaux à la «désescalade immédiate». Les affrontements entre groupes armés fidèles à l'un ou l'autre des Premiers ministres sont récurrents. Le 22 juillet, des combats à Tripoli avaient fait 16 morts dont au moins un enfant, et une cinquantaine de blessés. Presque un mois plus tard, de nouveaux affrontements à l'artillerie lourde ont opposé des factions rivales aux alentours de Tripoli.