La fin de l'enseignement au «rabais»? Le 21 septembre prochain, les élèves retrouveront les bancs de l'école. Cette rentrée scolaire devrait coïncider avec la fin des restrictions liées à la Covid-19. Ainsi, deux ans après l'adoption du système de cours par alternance, à cause de la pandémie, cette année devrait marquer le retour à l'ancien système. C'est-à-dire le retour à des semaines complètes pour tous les élèves, la fin de la double vacation et des groupes restreints, mais aussi le retour à des séances d'une heure au lieu des 45 minutes qui sont en vigueur actuellement. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, dimanche dernier lors du dernier Conseil des ministres, l'ouverture d'une réflexion sur le sujet. Comme il l'a toujours fait, depuis qu'il a été élu à la tête du pays, le chef de l'Etat a voulu avoir l'avis de tous les acteurs du secteur de l'éducation, mais aussi de la santé afin de voir la faisabilité de la chose. C'est ainsi qu'il a demandé au ministre de l'Education nationale de rencontrer d'abord les syndicats pour connaître leurs avis et prendre en compte leurs propositions. Chose faite par Abdelhakim Belaâbed. Le ministre organise des réunions de concertation avec les associations des parents d'élèves ainsi que les syndicats de l'éducation. Belaâbed a laissé planer le doute sur le sujet en assurant qu'aucune décision n'avait êté prise pour le moment. «Elle sera annoncée très prochainement», a-t-il précisé. Il soutient que le fait que la rentrée ait été programmée pour le 21 septembre prochain doit permettre «de garantir une bonne préparation en vue d'une rentrée stable et sereine». Néanmoins, si rien n'a été acté pour le moment, il semble que l'on se dirige effectivement vers un retour à l'ancien système. Car, les parents d'élèves ont soutenu cette éventualité. Lors de leur rencontre avec le ministre, ils ont insisté sur «l'importance de la reprise des cours selon le système habituel durant cette année». Pour eux, il s'agit d'une nécessité afin de sauvegarder l'avenir de leurs bambins. Un avis partagé par les enseignants. D'ailleurs, nombre de syndicats ont réclamé, depuis plusieurs semaines, l'annulation de ce système de double vacation. Il faut dire que cela a été un véritable sacrifice pour eux surtout qu'ils se retrouvent à dispenser deux fois le même cours. À la longue, cela devient une véritable corvée. Mais la situation sanitaire «exceptionnelle» que traversait le pays les a contraints à se soumettre à ce sacrifice. Aujourd'hui que les choses sont presque revenues à la normale, y-a-t-il quelque chose qui justifie ce maintien? Surtout que, selon les parents d'élèves et les enseignants, la double vacation a montré ses limites en laissant les «élèves» dans une impression de perpétuelles vacances. «Le fait d'être coupé des bancs de l'école pendant la moitié de la semaine joue sur leur concentration. Il faut, à chaque fois, du temps pour les remettre dans le bain», assure la majorité des enseignants. Ils sont donc tous favorables à un retour au système d'avant «Corona». Cela même s'ils mettent en avant le fait que la double vacation a eu quelques résultats positifs, à l'image de la saturation des classes. «Le fait de les partager en deux a permis de mettre fin à la surcharge des classes, chose qui fait que les enseignants peuvent suivre tous leurs élèves», soutiennent les professionnes de l'éducation. Ils demandent donc que le retour à l'ancien système soit accompagné par des mesures concrètes» afin d'éviter le retour des classes de 45-50 élèves. Il s'agit, notamment, d'accélérer le rythme des travaux des établissements scolaires en cours de construction et l'ouverture de nouveaux postes budgétaires. Quoiqu'il en soit, la décision finale de la fin au non de la double vacation, est tributaire de l'avis du Comité scientifique de suivi et de l'évaluation de la pandémie de la Covid-19. Il est le seul apte à évaluer si le Coronavirus représentait encore une grande menace pour la santé publique, et si ce retour à l'ancien système n'allait pas provoquer une reprise épidémique. Le Premier ministre, le ministre de la Santé, celui de l'Education ainsi que le Comité scientifique devraient se réunir dans les prochains jours afin d'élaborer un rapport détaillé, résultant de ces consultations, qui sera soumis au président Tebboune. C'est alors qu'il donnera la décision finale. Après le retour à la vie normale, ce sera donc celle d'une école... normale.