La protection des personnels de l'Education nationale, toutes catégories confondues, est essentielle pour ouvrir les écoles en toute sécurité. Ils sont une priorité dans la campagne de vaccination, organisée par la tutelle, à la veille de la rentrée scolaire 2021-2022, fixée au 21 septembre. Ils sont, en effet, invités, depuis hier, à se présenter devant les espaces réquisitionnés pour recevoir la première dose du vaccin anti-Covid-19. La campagne de vaccination du personnel du secteur a débuté hier. A cet effet, la tutelle a mobilisé 1 433 unités sanitaires, réparties à travers les infrastructures scolaires, dédiées au dépistage et suivi, 41 services de la médecine du travail et 16 centres médico-sociaux. Pour réussir l'opération, le premier responsable de ce secteur névralgique, avait instruit de sa mise sur pied en collaboration avec les services du ministère de la Santé. Mathématiquement parlant, le défi de vacciner tout le personnel de l'éducation est relevable. La deuxième dose du vaccin peut être administrée dans les temps. À cela, s'ajoute le fait que les enseignants, comme pour les autres travailleurs du secteur, n'ont pas attendu le lancement de la campagne de la tutelle pour aller se faire vacciner. Toutefois, cette rentrée ne sera pas «une mince affaire» et les collaborateurs du ministre, Belabed, sont devant un défi sans précédent dans les annales de l'Education nationale. Tout les systèmes éducatifs du monde vivent le casse-tête de la rentrée. le challenge pour l'Algérie serait de faire vacciner les élèves. C'est en effet ce qui risque de poser problème. Après le report de la rentrée, et à l'heure où les écoles s'apprêtent à rouvrir, une question taraude l'esprit: quand les élèves seront-ils vaccinés contre la Covid-19? Elle se pose avec acuité après que le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, ait déclaré que «on doit, aujourd'hui, vacciner même les moins de 18 ans». La nécessité de faire vacciner les élèves demeure un avis que partagent plusieurs syndicats contactés par L'Expression. Ils se disent sceptiques et prédisent «l'impossibilité de vaccination de plus de 10 millions d'élèves.» Aurons-nous suffisamment de temps pour le faire? «Il reste déjà moins d'un mois avant la rentrée», réplique Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Notre interlocuteur propose ainsi, «de faire vacciner un partie des enfants, durant ce mois d'août». Même son de cloche chez Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Ce dernier estime que «la vaccination des élèves est la solution pour empêcher que les écoles ne se transforment en de nouveaux clusters épidémiques et le retour aux classes en dépendra». L'exécution de la fameuse mesure de distanciation sociale, et l'application du protocole sanitaire seraient l'autre défi de la rentrée. Les faibles capacités d'accueil du parc immobilier du secteur sont le premier argument avancé par les syndicats. Les partenaires sociaux invitent, de ce fait, la tutelle à se pencher sur le phénomène de la surcharge des classes. Une donnée qui gagnerait à être prise en considération, notamment dans les wilayas de l'intérieur du pays, celles du Sud et dans les zones d'ombre qui ne sont pas habilitées à recevoir les élèves. D'autres problèmes risquent de venir se greffer à la problématique sanitaire. Après le report de la rentrée scolaire, les débats s'orientent, maintenant, vers le déroulement des cours et la façon dont l'emploi du temps sera programmé et organisé. Les syndicats du secteur sont unanimes à dire que «la nouvelle année scolaire ne peut avoir lieu avec l'effectif déjà présent.» Ils réclament «la nécessité d'ouvrir plus de postes d'enseignement, afin de diminuer la charge sur les enseignants». Une revendication née après l'annonce du nouveau plan exceptionnel des cours que connaîtra la prochaine rentrée scolaire. Le système de double vacation, imposé par la pandémie, a été maintenu et le volume horaire des professionnels du secteur a augmenté. Ledit plan prévoit l'exploitation de tous les jours de semaine et ce, à raison de 1 h pour chaque séance. De cette façon, les cours prendront fin à 17 h, pour le cycle moyen et 17 h30 pour le cycle secondaire.