Les actions de protestations et les grèves annoncées dans différents cycles de l'enseignement au Maroc, sur fond d'indifférence du Makhzen dont le gouvernement continue d'adopter la politique de la sourde oreille face aux revendications légitimes des professionnels du secteur, menacent la rentrée scolaire et universitaire. Ainsi, les enseignants contractuels menacent de recourir à de nouvelles actions de protestations au moment où le Syndicat marocain de l'enseignement supérieur menace de boycotter la rentrée universitaire en raison de l'absence d'une loi cadre spécifique. Dans ce contexte, la Fédération marocaine de l'enseignement (FNE) a indiqué que la solution devant permettre de sortir de la situation de tension que connaît le secteur ainsi que la réussite de la prochaine rentrée scolaire dépendaient de la résolution des problèmes et du traitement de tous les dossiers en suspens de façon à répondre aux revendications urgentes, justes et légitimes du personnel du secteur de l'enseignement. À ce titre, le syndicat n'a pas manqué de dénoncer le manque d'engagement du gouvernement et du ministère de l'Education nationale à régler les dossiers du personnel de l'éducation, appelant à traiter sérieusement les problèmes de l'enseignement public et de ses employés, tous cycles confondus. Il a, en outre, condamné la gestion irresponsable du gouvernement et du ministère de tutelle quant au versement des différentes primes. La FNE a également condamné le retard enregistré dans l'annonce des résultats de l'examen professionnel, le sort des dossiers en suspens et la confusion à laquelle est confronté le système éducatif en raison de l'accumulation des problèmes et l'absence de solutions à même de sortir le secteur de l'impasse. Le syndicat marocain a notamment réitéré sa position ferme concernant le «nouveau système d'enseignement» dans la fonction publique, appelant à ce que ce système soit unifié pour tous le personnel et les travailleurs du secteur de l'enseignement. Concernant le secteur de l'enseignement supérieur, l'Union générale nationale des docteurs du Maroc a exprimé son indignation suite à l'absence de réponse du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, sollicité pour une rencontre et dont la demande a été déposée depuis trois mois. Dans une correspondance adressée au ministre marocain, le syndicat a fait savoir qu'il avait déposé ladite demande de rencontre en vue de trouver une solution au dossier des fonctionnaires ayant obtenu un diplôme de doctorat et activer les accords antérieurs, soulignant qu'il n'avait reçu aucune réponse à ce jour. Pour sa part, le Syndicat marocain de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a menacé de paralyser les universités en cas de non-satisfaction des revendications des enseignants-chercheurs, réitérant son rejet absolu d'un projet de décret constituant une régression dangereuse et une destruction des acquis. Dans un communiqué adressé au ministre de l'Enseignement supérieur, le syndicat lui demande de remédier à la situation avant qu'il ne soit trop tard et de publier une nouvelle version du projet de décret, afin de répondre aux besoins fondamentaux des enseignants-chercheurs, et de prendre en considération les propositions du syndicat dont celle liée à l'amélioration de leur situation. Il appelle également le gouvernement et le ministère de tutelle à désamorcer rapidement les tensions afin d'éviter aux établissements d'enseignement supérieur une paralysie totale. Le syndicat de l'Enseignement supérieur a, en outre, dénoncé la façon dont le ministère de tutelle a traité le dossier des revendications nationales, notamment le statut du corps des enseignants-chercheurs, ce qui dénote de l'improvisation, la confusion et l'opacité caractérisant la gestion du système de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique au Maroc.