Le Syndicat marocain de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a menacé de paralyser les universités en cas de non-satisfaction des revendications des enseignants-chercheurs, réitérant son rejet absolu d'un projet de décret de nature à constituer une régression dangereuse et une destruction des acquis. Dans un communiqué adressé au ministre de l'Enseignement supérieur, le syndicat lui demande de remédier à la situation avant qu'il ne soit trop tard et de publier une nouvelle version du projet de décret, afin de réponde aux besoins fondamentaux des enseignants-chercheurs, et de prendre en considération les propositions du syndicat dont celle liée à l'amélioration de leur situation, ont précisé des médias locaux. Il appelle également le gouvernement et le ministère de tutelle à désamorcer rapidement les tensions afin d'éviter aux établissements d'enseignement supérieur une paralysie totale. Le syndicat de l'Enseignement supérieur a, en outre, dénoncé la façon dont le ministère de tutelle a traité le dossier des revendications nationales, notamment le statut du corps des enseignants-chercheurs, ce qui dénote de l'improvisation, la confusion et l'opacité caractérisant la gestion du système de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique au Maroc. D'autre part, le syndicat marocain a mis l'accent sur la situation critique que traverse la société marocaine dans un contexte caractérisé par une hausse vertigineuse des prix ayant exacerbé la dangereuse dégradation de la situation sociale des professeurs-chercheurs et de toutes les franges de la société. Le syndicat marocain de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s'était déjà élevé contre les "réformes" entreprises par le ministère de tutelle, de nature à limiter l'indépendance de l'université et réduire la représentation des professeurs au sein des institutions universitaires, appelant à la réhabilitation du corps enseignant. Dans un communiqué, il avait souligné que "la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique est tributaire de la réhabilitation des professeurs chercheurs", insistant sur la nécessité de "redonner à la recherche scientifique la place qui lui sied". A cet égard, le syndicat avait mis l'accent sur la nécessité de défendre l'université contre "l'injustice, l'humiliation, et les tentatives de nuire à sa position et son rôle central", dénonçant les "attaques féroces contre le corps enseignant". La même source avait également exigé "une réforme globale de l'enseignement supérieur, la recherche scientifique et les institutions chargées de former des cadres non affiliés à des universités, de manière à rétablir le statut des professeurs chercheurs et préserver leur dignité".