Recevant, hier, l'envoyé onusien Staffan de Mistura, l'Algérie a proposé une solution pour dénouer définitivement le conflit Maroc-Sahara occidental qui dure depuis 1975. C'est ainsi que l'Algérie a appelé à des «négociations directes» entre le Maroc et le front Polisario pour parvenir à un règlement du conflit. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra a en effet reçu, hier, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura qui effectue une visite en Algérie, selon un communiqué du ministère. La rencontre s'est déroulée en présence de l'envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani. Les deux parties ont examiné lors de cette rencontre «les derniers développements de la question sahraouie et les perspectives de renforcement des efforts onusiens», en vue d' «une reprise des négociations directes entre les deux parties au conflit», à savoir le royaume du Maroc et le Front Polisario. Pour l'Algérie, cette proposition est à même de parvenir à une solution politique juste, durable et acceptée par les deux parties garantissant au peuple sahraoui l'exercice de son droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination. Cela, conformément aux résolutions pertinentes de l'ONU et sa doctrine en matière de décolonisation», précise le communiqué du ministère. La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un «territoire non autonome» par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu, mais jamais concrétisé. Le Maroc prône pour sa part, la reprise de ces tables rondes pour parvenir à une solution «basée exclusivement sur l'initiative marocaine d'autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du royaume». À cette « offre» marocaine biaisée, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra a réitéré la position de l'Algérie rejetant la formule dite de «tables rondes», organisées à Genève en 2019 censées réunir le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie. Alger juge ce format quadripartite «contre-productif». Staffan de Mistura, qui effectue sa deuxième tournée régionale depuis sa nomination en novembre 2021, s'était entretenu, avant-hier, avec le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, à Tindouf en Algérie. La visite de M.De Mistura survient en pleine crise diplomatique entre le Maroc et la Tunisie après que le président tunisien Kaïs Saïed a reçu fin août M.Ghali à l'occasion d'un sommet économique Japon-Afrique à Tunis.